Réforme des retraites : à Paris, les poubelles s’amoncellent et les oppositions s’aiguisent

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5 600 tonnes de déchets non collectés jonchaient les trottoirs de Paris, lundi 13 mars. Depuis plus d’une semaine, mobilisés contre la réforme des retraites, une partie des agents de propreté parisiens sont en grève et les trois incinérateurs, réceptacles des ordures de la capitale, sont à l’arrêt. Un angle d’attaque tout trouvé pour les différentes oppositions à la maire de Paris : c’est Anne Hidalgo, « solidaire avec le mouvement social », la cause de tout.

C’est elle qui a plongé la capitale dans les affres d’une poubelle géante à ciel ouvert qui ne désemplit pas. C’est même un déferlement. Sylvain Maillard, député et président de la fédération Renaissance à Paris tance, sur Twitter, la mairie qui « doit arrêter de soutenir la grève du ramassage d’ordures. La salubrité de la ville passe avant ses petits calculs politiques ». L’élu macroniste prône la réquisition des garages à bennes et des sites d’incinérations, bloqués.

Rachida Dati, cheffe de file des Républicains (LR) parisiens, demande, elle, « la mise en place d’un service minimum pour le ramassage des ordures (…) Une nécessité que je ne cesse de réclamer pour éviter tout risque sanitaire et sécuritaire en période de grève » et rappelle que « comme maire de Paris, dès le début de ma mandature en 2026, je le mettrai en place dans le cadre d’une réorganisation totale des services de propreté parisiens ».

« Surenchère démagogique »

Même le gouvernement s’en mêle. Clément Beaune, ministre des transports et candidat possible à la Mairie de Paris en 2026, est tout en virulence : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Enième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens ». Un tweet qualifié de « dégueulasse, de surenchère démagogique », par Emmanuel Grégoire.

Le premier adjoint à la Ville de Paris a provoqué une conférence de presse, lundi après-midi, pour contredire « cette grossière instrumentalisation du gouvernement. C’est une situation à laquelle sont confrontées Metz, Saint-Brieuc, Le Havre… Clément Beaune demande-t-il à Edouard Philippe [maire du Havre] de procéder à des réquisitions ? C’est de la petite politique mesquine, l’opinion publique n’est pas dupe. C’est un sujet de conflit national qui relève de la responsabilité du gouvernement. Ce serait plus logique qu’il retire son projet ».

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En attendant, faudrait-il, éternel débat, réquisitionner des éboueurs et/ou les sites d’incinération ? « C’est une initiative et une compétence qui relèvent uniquement de l’Etat ! », rétorque Emmanuel Grégoire, qui se dit « étonné par tant d’approximations de la part de la majorité ». Instaurer un service minimum ? « C’est interdit sur le plan juridique. Le droit de grève est un principe constitutionnel qu’on ne peut et ne veut pas contourner. On fait ce qu’on peut pour limiter la casse », précise le premier adjoint.

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