Pour sa rentrée, Marine Le Pen rejoue le duel avec Emmanuel Macron

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La cheffe de file des députés Rassemblement national à l’Assemblée nationale a orchestré sa rentrée politique à Hénin-Beaumont, dimanche 10 septembre, le même jour qu’a choisi Eric Zemmour pour faire la sienne dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, personne ne s’étonne de la présence de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. Il n’y a pas terrain plus conquis pour celle qui, remontant les allées du centre-ville et s’attardant à quelques étals bien choisis, répond aux questions des journalistes pour balayer rapidement l’actualité.

La candidature de sa nièce Marion Maréchal comme tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, annoncée le 6 septembre ? « Ce n’est une surprise pour personne. Nous verrons si ce qu’ils auront à dire est très différent de ce qu’on propose. » La manière dont Jordan Bardella, également tête de liste pour le scrutin de juin 2024, prend la lumière ? Juste une allusion à leur « complémentarité ».

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D’Europe, il n’a pas été beaucoup question lors de son discours en fin de matinée qui, là aussi selon l’usage établi, s’est tenu dans le jardin de sa permanence parlementaire, à quelques mètres de la mairie. Elle a pourtant été accueillie par un tonitruant « Allez Marine, on leur met la pâtée aux Européennes ! » d’un militant enthousiaste. On n’en apprendra pourtant pas plus ce jour-là sur les thèmes de campagne qui seront déployés par le RN. Marine Le Pen a juste évoqué en une phrase, lors d’un couplet sur l’inflation, la nécessité de « sortir du ruineux marché européen de l’énergie ».

Discours de Marine Le Pen lors de sa rentrée politique, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 10 septembre 2023.

Elle avait auparavant préparé ses flèches, décochées principalement à Emmanuel Macron, qu’elle appelle « le monarque », dont elle fustige « les renoncements maquillés en choix » sur la politique migratoire, la « nonchalance ainsi que celle de certains de ses ministres par rapport à la protection des Français ». Dans un discours beaucoup plus offensif que celui de 2022, Marine Le Pen s’en est également pris au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et à celui de la justice, Eric Dupond-Moretti, qui, attaque-t-elle, « atteignent des sommets d’hypocrisie et d’inefficacité », mais surtout à Gabriel Attal, dont « la seule réponse à la situation dramatique » de l’Education nationale est « un simple slogan : un professeur devant chaque classe avec des enseignants recrutés en vingt-quatre heures en job dating. Et tant pis si des générations d’élèves sont sacrifiées ». Des attaques frontales contre le chef de l’Etat et le gouvernement qui tranchent avec la position des députés RN à l’Assemblée nationale, qui ont quasiment voté tous les projets de loi depuis leur élection, en juin 2022.

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