Pour Emmanuel Macron, un anniversaire amer, un an après son investiture

0
14

Emmanuel Macron n’a plus la même fougue que cinq ans plus tôt. Mais ce 7 mai 2022, lorsque le chef de l’Etat s’adresse à ses quelque 450 convives venus assister à son investiture, l’homme, conscient d’avoir accompli une prouesse en ayant été réélu sans avoir subi de cohabitation, reste plein d’espoir. « Le peuple, s’enflamme-t-il, n’a pas prolongé le mandat qui s’achève. » Il s’agit d’un « mandat nouveau », confié par « un peuple nouveau », fait de « respect et de considération », où le pouvoir s’exercera par une « méthode nouvelle, loin des rites et des chorégraphies usées », dit-il.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Un an après sa réélection, Emmanuel Macron isolé face au ressentiment du pays

Au premier rang, Marisol Touraine, ancienne ministre des affaires sociales, qui a côtoyé le jeune président lorsqu’il n’était « que » secrétaire général adjoint de l’Elysée sous le mandat de François Hollande, attend la poignée de main que tous guettent. Puis ose un mot quand vient son tour : « Tu as les mains libres maintenant, tu peux faire tout ce que tu veux. » « On est quand même dans un pays… », lui répond le chef de l’Etat. « Tu peux l’embarquer », assure-t-elle. « Oui, on peut l’embarquer », se convainc-t-il.

Un an plus tard, les mains du président réélu ne sont plus « libres », mais liées par une majorité relative à l’Assemblée nationale, où ni gauche ni droite n’entendent faire figure d’alliés. Le pays, surtout, n’a été embarqué nulle part. La réforme des retraites, portée laborieusement pendant la campagne, désormais promulguée après avoir été adoptée à l’Assemblée nationale grâce à l’article 49.3 de la Constitution pour éviter un vote, a soulevé le pays contre Emmanuel Macron et galvanisé les oppositions.

« Pèlerinage intérieur »

Marisol Touraine elle-même juge la réforme « injuste ». Au point que ses encouragements passés prennent les allures d’un « baiser de Judas », raille Sylvain Maillard, député de Paris et vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. En mai 2022, « je ne pensais pas tant à la réforme des retraites qu’à l’orientation générale de son action : que restera-t-il de ses mandats ? A lui de décider si cela penchera à gauche ou à droite », se justifie aujourd’hui Marisol Touraine.

Au sein de Renaissance, plus question de célébrer le premier anniversaire de l’investiture. Dimanche 7 mai, les militants souffleront la sixième bougie depuis la victoire à l’élection présidentielle de 2017 avec une opération de tractage et d’affichage, pour rappeler aux Français ce que l’exécutif a fait « pour nous » (c’est le slogan), en égrenant des mesures concrètes, comme le remboursement des frais d’optique ou le congé de paternité, qui ont changé la vie des citoyens.

Il vous reste 60.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici