Actuellement, un début de carrière avant 20 ans peut permettre un départ anticipé de deux ans, à 60 ans. Une entrée dans la vie active avant 16 ans peut donner droit à une retraite anticipée de quatre ans, à 58 ans. Pour en bénéficier, l’assuré doit avoir validé cinq trimestres à la fin de l’année au cours de laquelle est survenu son seizième ou vingtième anniversaire.
Le projet de réforme prévoit d’« adapter » ce dispositif :
– Les rares personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans pourront continuer de partir à la retraite à 58 ans, soit six ans avant le nouvel âge légal de 64 ans ;
– Ceux qui ont débuté avant 20 ans pourront toujours partir deux ans plus tôt que l’âge légal, ce qui aura pour conséquence de repousser leur départ à 62 ans au lieu de 60 ans actuellement ;
– Le gouvernement prévoit en outre de créer une nouvelle borne d’âge intermédiaire, qui permettrait à ceux ayant commencé avant 18 ans de partir à 60 ans, soit quatre ans avant le nouvel âge légal.
Face aux critiques de la droite, dont les voix sont indispensables pour faire passer la réforme, le gouvernement a proposé quelques ajustements. Début février, la première ministre Elisabeth Borne a ainsi annoncé vouloir étendre le dispositif des carrières longues aux personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Celles-ci pourront partir à la retraite à 63 ans au lieu de 64.
Mais plusieurs députés LR continuaient de critiquer le dispositif, qui contraindrait certains salariés en carrière longue à cotiser 44 ans, soit un an de plus que la durée légale requise pour le droit commun. Elisabeth Borne a semblé lâcher du lest sur ce volet en annonçant qu’aucun salarié en carrière longue ne serait obligé de cotiser plus de 43 ans dès lors que deux autres conditions seront remplies :
– Avoir atteint l’âge de départ anticipé requis ;
– Et « avoir travaillé 4 ou 5 trimestres avant un certain âge ».
Le gouvernement a déposé un amendement en ce sens lors de la première lecture du texte, mais celui-ci n’a pas pu être examiné. Il devrait cependant faire son retour lors de l’examen au Sénat.