Partout en France, la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas

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La contestation contre la réforme des retraites est entrée dans une nouvelle phase, mardi 7 mars. Après une légère pause pendant la période de vacances scolaires, le mouvement social se durcit et ne faiblit pas : 1,28 million de manifestants en France, selon le ministère de l’intérieur. Pour la sixième fois depuis le 19 janvier, des salariés, des étudiants et des retraités sont descendus en nombre dans la rue pour dire leur opposition au projet du gouvernement. Mais cette fois, l’intersyndicale avait également appelé à un mouvement de grève « massif » et « inédit » pour « mettre la France à l’arrêt ».

Sur le piquet de grève de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 7 mars 2023.
De gauche à droite : Ali Chaligui, 41 ans, gestionnaire opérationnel chez Taïs Veolia ; Béatrice, 52 ans, agent de tri Veolia ; Brahima, 64 ans, conducteur d’engin en centre de tri Veolia, et Lassana Doukoure, 36 ans, qui travaille en centre de tri Veolia. A Paris le 7 mars 2023

Dès le petit matin, la CGT-Chimie a annoncé le blocage des expéditions de carburants dans toutes les raffineries de France. Des blocages routiers ont également eu lieu depuis mardi matin, amplifiant les perturbations des transports. Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont décidé de poursuivre la grève les jours suivants, tout comme le secteur de l’énergie. Du côté du secteur aérien, l’administration a demandé aux compagnies de réduire leurs vols de 20 % à Charles-de-Gaulle et de 30 % à Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

Environ 300 cortèges ont défilé partout en France, marquant une nouvelle fois l’ancrage local de la contestation. Selon les différents chiffres de la police et des organisateurs, ils étaient entre 22 000 et 30 000 à Brest, entre 15 500 et 22 000 à Pau. A Rodez, les chiffres oscillent entre 14 500 et 25 000 personnes. Entre 14 000 et 17 000 à Saint-Nazaire, entre 10 000 et 22 000 à Poitiers. A Lyon (25 000 à 50 000), Montpellier (25 000 à 42 000), Nantes (30 000 à 75 000) ou encore Toulouse (27 000 à 120 000), l’affluence est sensiblement la même qu’au début du mouvement.

Emotions contradictoires

A Paris, ils étaient 81 000 selon la police, en baisse comparé au 31 janvier, alors que la CGT a recensé 700 000 manifestants, un chiffre record. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait salué une « mobilisation historique » avant le départ du cortège. « Ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit », a assuré à ses côtés le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettant en garde l’exécutif contre « un passage en force [qui] ne ferait que mettre le feu aux poudres ». Mardi soir, les huit principales organisations de salariés ont appelé à deux nouvelles journées de mobilisation, dont une samedi, et ont demandé à être reçues « en urgence » par Emmanuel Macron.

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