Parité : « Les premiers signes que nous voyons poindre concernant les prochaines sénatoriales sont très inquiétants »

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Un mouvement social de grande ampleur marque notre pays ces derniers mois autour du combat contre la réforme des retraites. Les organisations féministes y prennent toute leur part, dans la mesure où cette réforme est en particulier injuste pour les femmes. Celles-ci sont déjà lésées avec des pensions de retraite inférieures de 39 % à celles des hommes, d’après l’Insee.

La réforme du gouvernement a en outre pour conséquence de rallonger leur temps de travail de manière plus importante que pour les hommes. Ainsi, pour la génération 1980, les femmes devront travailler huit mois de plus contre quatre mois pour les hommes, selon l’étude d’impact du gouvernement.

Pour chaque combat social – les femmes dans les métiers en première ligne face au Covid-19, l’allongement du délai de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), obtenu à cette période du fait des difficultés d’accès à ce droit pendant la pandémie, la reconnaissance de l’endométriose comme maladie de longue durée, la lutte contre la pédopornographie et la culture du viol diffusées sur les plates-formes pornographiques… –, ce sont d’abord des femmes politiques qui mettent en lumière ces spécificités et permettent l’avancée des droits des femmes.

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Or, ces derniers temps, nous sommes nombreuses à nous inquiéter d’une menace qui règne sur la représentation des femmes en politique. Malgré les avancées considérables permises par les lois du gouvernement Jospin au tout début des années 2000, les partis politiques continuent de contourner ces règles. Ce phénomène semble même s’aggraver ces dernières années, accompagnant le risque de backlash (retour de bâton) qui pèse sur les droits des femmes.

Des femmes empêchées par leur parti

Ainsi, pour la première fois depuis 1988, la part de femmes a reculé à l’Assemblée nationale lors des dernières élections législatives de 2022, selon l’Observatoire des inégalités (une dizaine de femmes députées en moins par rapport aux élections législatives précédentes). La gauche n’est pas en reste, puisque, si les groupes EELV et LFI sont paritaires, le groupe du Parti communiste français ne compte qu’un quart de femmes et le groupe socialiste, paritaire sous la dernière mandature, ne compte plus qu’un tiers de femmes, du fait d’investitures qui ont favorisé les hommes sur les circonscriptions gagnables.

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Les premiers signes que nous voyons poindre concernant les prochaines élections sénatoriales sont très inquiétants de ce point de vue. Nous avons besoin d’élues qui défendent nos combats au Parlement. Nous sommes inquiètes de voir des femmes, qui plus est quand elles sont engagées pour les droits des femmes, être empêchées par leur parti.

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