Nouvelle-Calédonie : Borne veut « avancer », Darmanin propose un projet d’accord en six points

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Cette fois, le gouvernement veut entrer dans le dur du dossier calédonien. Serrés, mêlés par le protocole sur les chaises de la salle du conseil de l’Hôtel de Matignon, mercredi 6 septembre après-midi, tous les responsables politiques indépendantistes et loyalistes du territoire, les ministres concernés (intérieur, industrie, transition énergétique, outre-mer), le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, les mineurs et les métallurgistes du nickel se sont retrouvés, ensemble à Paris, pour entendre Elisabeth Borne marteler : « Nous devons avancer. » « Avancer » : à six reprises, la première ministre a utilisé ce terme. Cela fait dix mois que l’exécutif, qui a confié la conduite du dossier au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, attendait de pouvoir réaliser la photo de cette réunion.

L’accord de Nouméa de 1998 a énoncé que si les trois référendums prévus sur la « pleine souveraineté » de la Nouvelle-Calédonie n’aboutissaient pas à une nouvelle organisation politique, « les partenaires politiques se réunir (aient) pour examiner la situation ainsi créée ». « Nous entamons formellement cette discussion aujourd’hui », a affirmé Mme Borne. Qui applique la feuille de route fixée par le président Emmanuel Macron le 26 juillet, son « pacte de Nouméa » : accord à l’automne sur un nouveau corps électoral mêlant Kanaks et Européens, révision constitutionnelle début 2024, puis les élections provinciales dans l’année.

Une heure plus tard, Gérald Darmanin a posé un projet d’accord en six points sur la table place Beauvau, lors d’une réunion « trilatérale » entre Etat, indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et non-indépendantistes. Son contenu n’a pas été rendu public. Il concerne, selon le ministère, « le statut de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, les institutions locales, le corps électoral et la citoyenneté calédonienne, l’exercice de l’autodétermination, les compétences, les mesures économiques et financières, les mesures d’application de l’accord ».

Une nouvelle réunion le 8 septembre

Le ministre « a fait un acte d’autorité, en disant qu’il avait pris en compte les impératifs de l’Etat », raconte un participant. Il faudra attendre la toute fin de cette semaine pour parler de réussite de cette séquence. Mais il n’y avait pas eu de réunion « trilatérale » depuis la dernière convention des partenaires d’octobre 2019. Rendez-vous a été fixé vendredi 8 septembre pour une nouvelle grande réunion.

Mme Borne a placé en tête de son propos le sujet de « l’exercice du droit à l’autodétermination ». Il y a quelques mois, son ministre de l’intérieur avait proposé d’atteindre l’émancipation dans deux générations, un non-sens pour les indépendantistes. « Ce droit ne doit pas être théorique ou rester une belle formule », a indiqué la première ministre. Avec les référendums de 2018, 2020 et 2021, des « choix binaires », le processus d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa a échoué, convient-elle. Le gouvernement propose donc d’en « définir clairement les modalités pour ne pas faire peser une incertitude permanente, de court terme, sur le devenir de la Nouvelle-Calédonie ».

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