Peut-on parler collectivités locales sans les maires ? La présidence de la République a décidé que oui. La réunion, qui devait avoir lieu lundi 13 mars, à l’Elysée, entre le chef de l’Etat et les principaux représentants des élus locaux, afin d’évoquer la décentralisation et le projet de réforme institutionnelle du chef de l’Etat, se tiendra sans l’Association des maires de France (AMF).
Une « décision anormale » relevant d’une « posture politicienne », a dénoncé l’AMF dans un communiqué, samedi 11 mars, en affirmant que la date de la rencontre a été communiquée seulement « dix jours » auparavant. « Retenu par un engagement antérieur et majeur dans sa commune », son président, le maire Les Républicains de Cannes (Alpes-Maritimes), David Lisnard, a souhaité mandater un vice-président.
Mais cette option n’a pas convenu à Emmanuel Macron, qui a préféré, vendredi, exclure l’AMF de la rencontre. « Cela n’a rien à voir avec une question d’ego, explique un conseiller du chef de l’Etat. C’est une question d’opérationnalité. Le président de la République est légitime à vouloir rencontrer les présidents [d’association] qui ont eux-mêmes demandé à le voir. Cela doit se faire au niveau exécutif pour pouvoir prendre des décisions. » Autrement dit, entre numéros un.
Rappelant que ce sont les associations d’élus qui ont souhaité, en septembre, être reçues tous les six mois par le chef de l’Etat pour évoquer « les grands dossiers structurants », ce conseiller précise que l’invitation a été envoyée « il y a trois semaines ». Il estime qu’« une logique de travail et pas de coup d’éclat » eût consisté, pour le maire de Cannes, à expliquer « sa contrainte et à trouver une autre date ».
Des crispations à l’automne
David Lisnard se dit « sidéré ». Il assure avoir dit immédiatement qu’il ne serait pas disponible et qu’il serait représenté. « Nous sommes une association, explique-t-il. Il n’y a rien de personnel là-dedans. Et il n’y a aucune raison de personnaliser. » Lundi, le président de l’AMF sera donc dans sa ville de Cannes pour accueillir le maire de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine avec laquelle un « jumelage de solidarité » a été noué. « Je ne pouvais pas le planter », justifie-t-il. Et un peu plus tard, il sera présent pour la réouverture du célèbre Hôtel Carlton de Cannes. « C’est 700 emplois », rappelle-t-il.
Les relations entre le chef de l’Etat et les maires avaient déjà connu une certaine crispation à l’automne. Dans un climat de tension financière, les élus n’avaient guère apprécié qu’Emmanuel Macron n’assiste pas à leur congrès, en novembre, préférant rendre visite aux partenaires économiques des municipalités.
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