Nicolas Sarkozy dénonce le « combat politique » de « certains magistrats » après sa condamnation en appel

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Après une sanction, inédite pour un ancien président de la République, prononcée en première instance puis confirmée en appel, Nicolas Sarkozy promet de se défendre devant la Cour de cassation et devant l’opinion publique. Au lendemain de sa condamnation à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, l’ancien chef de l’Etat a pris la parole jeudi 18 mai pour dénoncer « le combat politique » de « certains magistrats », qu’il accuse d’avoir bafoué « les principes essentiels de notre démocratie » dans l’objectif de le faire condamner.

« J’ai tout de suite su qu’il s’agirait d’un combat de longue haleine pour faire triompher, non pas seulement ma cause, mais les principes essentiels de notre démocratie qui ont été foulés aux pieds », réagit Nicolas Sarkozy dans un entretien accordé au Figaro, estimant que son « droit à une justice impartiale » n’a pas été respecté.

L’ancien président reproche notamment à la présidente de la cour d’appel qui l’a condamné, Sophie Clément, de ne pas s’être déportée alors qu’elle l’avait « publiquement mis en cause » par le passé. « La présidente de la chambre qui m’a condamné s’en est prise à moi nominativement en 2009 dans un article du Monde. N’aurait-elle pas dû se déporter, plutôt que de juger un homme qu’elle avait publiquement mis en cause de manière aussi véhémente ? », affirme-t-il.

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Le 14 janvier 2009, Sophie Clément était juge d’instruction au pôle financier. Elle s’était alors exprimée dans Le Monde pour critiquer, non pas Nicolas Sarkozy, mais le contenu de la réforme de la justice que le chef de l’Etat venait d’annoncer. Celle-ci prévoyait la suppression du juge d’instruction, inamovible et indépendant, pour confier au seul parquet, qui répond au ministère de la justice, la responsabilité de mener les enquêtes judiciaires.

Tout en reconnaissant que « le juge peut être excessif, se tromper », Sophie Clément critiquait alors, comme d’autres magistrats, un projet de loi susceptible de remettre en cause l’indépendance de la justice. « Avec le système préconisé par Nicolas Sarkozy, l’affaire du sang contaminé n’aurait pas existé, l’affaire Elf non plus. Il n’y aurait plus de constitution de partie civile, cette procédure qui a donné naissance à la plupart des affaires politico-financières. Il faudrait que le parquet soit masochiste et schizophrène pour lancer des poursuites qui pourraient nuire à la raison d’Etat », affirmait-elle à l’époque, défendant un point de vue partagé par d’autres juges d’instruction témoignant dans le même article.

Face au tollé, la réforme avait finalement été abandonnée avant la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Outre sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme, l’ancien président de la République a été privé, mercredi, de ses droits civiques pour trois ans. Le pourvoi en cassation annoncé par Nicolas Sarkozy est suspensif de toutes les décisions prises par la cour d’appel.

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Le Monde

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