L’affiche est belle. Presque intimidante. Mais, Emmanuel Macron en a la certitude, le match sera un spectacle et la victoire, possible. C’est le « devoir » de l’équipe de France, rappelle le chef de l’Etat, que de faire rêver le pays, vendredi 8 septembre, en affrontant la Nouvelle-Zélande pour la première rencontre de la Coupe du monde de rugby qui se déroule en France.
Une injonction lancée quatre jours plus tôt lors du passage du locataire de l’Elysée à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), où s’entraîne le XV de France. « Vous êtes la plus grande équipe. (…) C’est votre boulot, lance-t-il tel un coach tenant les Bleus dans ses bras. Ça va commencer fort tout de suite. Pas de place pour l’économie. Il faut tout donner. » Puis il appuie : « C’est parce que vous serez des frères d’armes que vous allez vous battre de la première à la dernière seconde. Que vous allez gagner. »
Emmanuel Macron aime le sport et ses valeurs. Fan de Pat Cash, le tennisman australien, dont il revêtait le bandeau à damiers dans sa jeunesse, supporteur de l’Olympique de Marseille, le président de la République tutoie Kylian Mbappé, la star du Paris Saint-Germain, et confie à L’Equipe, dans un entretien publié le 7 septembre, avoir toujours « suivi » le rugby, à défaut de le pratiquer.
« J’étais trop petit pour en avoir pleinement conscience, mais j’ai grandi dans le souvenir d’Aguirre, Gachassin et compagnie », confie-t-il. Enfant, le président passait ses étés à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), fief des deux joueurs mythiques. Il avait 2 ans quand Jean-Michel Aguirre s’inclina en finale du championnat de France et ne savait pas encore parler quand Jean Gachassin mit fin à sa carrière sportive, en 1978.
« Elément fédérateur »
Dans la tribune présidentielle du Stade de France, vendredi, avant de s’envoler pour l’Inde, où se tient un sommet du G20, le locataire de l’Elysée entend récolter un peu de la magie qui, pense-t-il, pourrait émerger de la pelouse. Avec les Jeux olympiques qui se dérouleront à Paris à l’été 2024, l’événement sera une « manière de projeter le pays vers une fierté inédite », soulignait-il devant ses ministres, le 21 juillet. « Le sport réunit derrière le maillot, l’hymne et le drapeau. Il est un élément fédérateur sur le plan de la cohésion nationale. (…) Ça fait du bien au pays », approuve-t-il dans L’Equipe.
« Les politiques ne cessent de courir derrière l’effet de la Coupe du monde de football de 1998 et son équipe “black, blanc, beur” », observe Patrick Mignon, sociologue, ancien chercheur à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance. Il y a vingt-cinq ans, la victoire des Bleus face au Brésil, 3-0, avait permis au président Jacques Chirac, qui ne connaissait rien au monde du ballon rond, de redresser de façon spectaculaire sa cote de popularité.
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