Matteo Salvini et Marine Le Pen alliés contre l’Europe et la « submersion migratoire »

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Contre l’Europe et la « submersion migratoire », pour les « peuples » et « l’identité » : Matteo Salvini, vice-premier ministre italien, et Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, ont fait front commun au cours d’un grand meeting, dimanche 17 septembre, en Italie en vue des élections européennes de 2024.

« Cette année nous engage pour le même combat, nos libertés, nos peuples, nos patries », a lancé Mme Le Pen, à Pontida, dans le nord de l’Italie, lieu de la fête traditionnelle de la Ligue de Matteo Salvini.

« Nous ne voulons plus qu’on nous impose des politiques que nous n’avons pas choisies », a-t-elle poursuivi, citant notamment « la folle interdiction des moteurs thermiques », autre cheval de bataille de M. Salvini.

« Nous défendons nos traditions, nos gastronomies, nos identités, nos paysages (…). Nous défendons nos peuples face à la submersion migratoire », a-t-elle ajouté, évoquant les milliers de migrants arrivés cette semaine sur l’île italienne de Lampedusa.

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Mme Le Pen a également évoqué devant les milliers de sympathisants de la Ligue sa « déclaration des droits des nations et des peuples » censée protéger des « excès de pouvoir d’organismes supranationaux ou de structures commerciales », qu’elle avait présentée samedi 16 septembre en France.

L’alliance politique de Mme Le Pen et M. Salvini semble inaltérable depuis une dizaine d’années et témoigne également de la solidité de leur rapport personnel. « Triple bonheur (…). Le plaisir de retrouver Matteo (…). Viva il Capitano ! », a-t-elle lancé, nommant M. Salvini par son surnom.

Ce dernier multiplie les sorties contre le président français, Emmanuel Macron, perçu comme le porte-drapeau des « libéraux » face aux « souverainistes » européens. « Si nous devons choisir en Europe entre [Emmanuel] Macron et Marine Le Pen, je n’ai aucun doute, Marine Le Pen pour toujours », a affirmé le vice-premier ministre italien.

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« Alliance durable »

Il a assuré que l’Italie fera « tout ce qui est démocratiquement permis » et utilisera « tout moyen nécessaire » pour « empêcher une invasion ».

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Si au plan politique national, Mme Le Pen est dans l’opposition alors que M. Salvini appartient à la coalition gouvernementale de droite et d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni, cheffe de file de Fratelli d’Italia (FDI), Mme Le Pen et le RN sont en tête des enquêtes d’opinion quand la Ligue et M. Salvini plafonnent à 8-9 %, loin derrière FDI.

L’objectif de Mme Le Pen et M. Salvini est de parvenir à un succès aux élections européennes du 9 juin 2024 pour lesquelles M. Salvini a tenté de reproduire l’alliance nationale au niveau européen. Une offre sèchement rejetée par ses alliés de gouvernement (FDI et Forza Italia, FI).

Antonio Tajani, chef de la diplomatie et de FI (parti membre Parti populaire européen), a fermement exclu un rapprochement avec l’extrême droite française et Alternative pour l’Allemagne. « Nos valeurs sont alternatives » et Mme Le Pen « ne sera jamais notre alliée », a-t-il déclaré.

« Mme Le Pen a la liberté d’aller où elle veut et Matteo Salvini a la liberté d’inviter qui il veut » à Pontida, a ironisé Guido Crosetto, ministre de la défense et proche de Mme Meloni avec laquelle il a cofondé FDI.

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Le Monde avec AFP

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