Marche contre l’antisémitisme : Elisabeth Borne y participera, le Rassemblement national n’y a « pas sa place », selon Olivier Véran

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La première ministre, Elisabeth Borne, « participera » à la marche contre l’antisémitisme prévue dimanche à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, mercredi 8 novembre, dans son compte rendu du conseil des ministres. Les membres du gouvernement « auront la possibilité » d’y aller également, a-t-il ajouté, refusant toutefois de dire si le président de la République, Emmanuel Macron, serait présent.

Par ailleurs, M. Véran a estimé que le Rassemblement national (RN) n’avait « pas sa place » à cette marche. « La justice française a condamné Jean-Marie Le Pen pour antisémitisme ; en ce sens, le RN n’a pas sa place à cette manifestation », a affirmé le porte-parole, qui a aussi « déploré que le président du RN [Jordan Bardella] soit incapable de couper avec les racines antisémites » de son parti, en niant l’antisémitisme de son fondateur. M. Véran a enfin appelé à l’« apaisement et à l’unité nationale » afin de combattre « toutes les formes d’antisémitisme, toutes les formes de violence ».

La France insoumise (LFI) et ses députés ont déclaré, plus tôt, qu’ils ne participeraient pas à la marche de dimanche. « Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme », affirme le mouvement dans un communiqué, estimant que « l’ambiguïté des objectifs » de cette manifestation « permet les soutiens les plus insupportables ».

« Notre pays a besoin d’initiatives qui unifient notre peuple », poursuit la formation de gauche, jugeant « nécessaire de se réunir autour des objectifs de paix pour exiger clairement un cessez-le-feu et la libération des otages » retenus par le Hamas depuis son attaque meurtrière du 7 octobre. Mardi soir, Jean-Luc Mélenchon, leader du mouvement, avait qualifié dans un tweet cette marche de « rendez-vous » des « amis du soutien inconditionnel au massacre » commis selon lui par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

« Nous défilerons peut-être à un autre endroit »

Dans la matinée, Marine Le Pen a appelé, sur RTL, « l’ensemble [des] adhérents et [des] électeurs [du RN] à venir se joindre à cette marche ». « Il est temps que le peuple français (…) exprime son rejet absolument total de l’augmentation spectaculaire des actes visibles (…) d’antisémitisme », a-t-elle ajouté. Eric Zemmour, président de Reconquête !, et Marion Maréchal, tête de liste du parti aux européennes, ont fait savoir qu’ils participeraient à la marche.

La présence de l’extrême droite est également jugée « illégitime » par le Parti socialiste (PS), qui a toutefois appelé à participer à cette marche. Le RN « n’a pas sa place » dans cet événement, a estimé mercredi Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, qui n’entend « pas être absent » de cet événement, mais « ne défilera pas aux côtés » des partis d’extrême droite.

« Qu’il y ait une marche contre l’antisémitisme, c’est important [mais] il faut [que les organisateurs] précisent les contours de ce rassemblement », a poursuivi M. Roussel, qui « ne comprendrai[t] pas que le RN participe à une telle marche », car ce parti « descend du Front national », fondé par Jean-Marie Le Pen, « plusieurs fois condamné pour propos antisémites », et par des hommes qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie. « Nous défilerons peut-être à un autre endroit, mais pas avec eux », a-t-il ajouté, affirmant qu’il en discuterait avec « les autres responsables de forces de gauche républicaines ».

Europe Ecologie-Les Verts a, de son côté, déclaré que ses membres prendraient part à la manifestation. « Les Ecologistes ont toujours été présents aux marches contre l’antisémitisme et le dimanche 12 novembre n’y fera pas exception », a publié sur X (anciennement Twitter) sa secrétaire générale, Marine Tondelier, estimant toutefois que « le RN et Reconquête ! devraient avoir la décence de ne pas venir ».

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Le Monde avec AFP

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