La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, a répondu dimanche 10 septembre à la lettre envoyée par Emmanuel Macron aux différents chefs de partis après la rencontre de Saint-Denis du 30 août en fustigeant « l’infime place accordée à l’écologie », avec « deux phrases sur six pages », dans la missive du président.
« Le monde brûle et vous regardez manifestement ailleurs » regrette Marine Tondelier, en référence à la formule utilisée par Jacques Chirac en Afrique du Sud en 2002. « Nous vous conjurons de refuser la facilité du greenwashing. Nous n’avons besoin sur le sujet ni de communication pour se donner bonne conscience, ni d’excuses pour refuser vos responsabilités, ni de prétextes pour renvoyer à plus tard des décisions indispensables », écrit également la patronne des Verts.
La cheffe des écologistes demande également, comme ses alliés de la Nupes, un référendum sur l’abrogation de la réforme des retraites, et appelle à l’instauration de la proportionnelle, notamment aux législatives.
« Un cadre restrictif et cadenassé », selon Roussel
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, avait lui aussi dénoncé vendredi que le chef de l’Etat ne retienne « que des sujets plutôt secondaires ». « C’est une opération camouflage d’une impuissance d’un président qui n’a plus de majorité » à l’Assemblée nationale, a-t-il résumé. « Les sujets qui auraient dû être posés, c’est l’inflation (…). On a là un sujet qui devrait être un sujet majeur, qui n’est même pas traité », a-t-il regretté. « Sur l’écologie, on vient de vivre un été qui là encore devrait nous alerter : rien ! ».
Après sa rencontre marathon le 30 août avec les différents chefs de parti, Emmanuel Macron a envoyé à ces derniers une lettre de six pages dans laquelle il évoque de nombreux sujets, avec l’idée notamment de faire une proposition « dans les semaines qui viennent » sur une modification du recours au référendum. Ce courrier attendait « des propositions de modification ou d’ajout d’ici dimanche soir ».
Le patron du PCF, Fabien Roussel, a répondu dans la nuit de samedi à dimanche pour réclamer des « réponses inédites ». « Comment avancer, dialoguer, dans un cadre si restrictif, si cadenassé ? », a également écrit M. Roussel, en appelant à plus de dépenses publiques.
Manuel Bompard, le coordinateur politique de LFI, a pour sa part indiqué dimanche ne pas vouloir « céder aux injonctions du président ». « On lui répondra peut-être dans les prochains jours, on verra, son délai n’est pas le nôtre », a-t-il balayé.
La lettre envoyée par Emmanuel Macron aux partis politiques :