Le gouvernement réduit son recours aux cabinets de conseil

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L’âge d’or des consultants privés dans l’Etat touche-t-il à sa fin ? Après deux ans de polémiques et de critiques, le gouvernement a entamé une sérieuse rationalisation de son recours aux cabinets de conseil, selon un rapport de l’inspection générale des finances (IGF) rendu public au début de mars.

Ce document, relayé jeudi 9 mars par Politico et La Lettre A, ne se prononce pas sur le contenu et la qualité des prestations de conseil – laissant cela à la Cour des comptes, qui travaille actuellement sur le sujet. Il se borne à évaluer la mise en œuvre des bonnes pratiques édictées le 19 janvier 2022 par l’ancien premier ministre Jean Castex dans une circulaire publiée en plein scandale McKinsey.

Un an après, l’objectif de baisser de 15 % les dépenses de conseil du gouvernement a été largement dépassé, puisqu’elles ont décru de 35 % entre 2021 (271 millions d’euros) et 2022 (177 millions). La quasi-totalité des ministères ont joué le jeu, à trois exceptions près : seuls le Quai d’Orsay, le ministère du travail et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ont continué d’augmenter leurs dépenses.

Une baisse qui survient après une année record

Prudente, l’IGF rappelle toutefois la fragilité de cette baisse, qui s’explique en partie par des événements conjoncturels. D’une part, les échéances électorales de 2022 ont ralenti l’activité des ministères, réduisant le besoin de prestations de conseil. D’autre part, les administrations ont perdu en juillet leur moyen privilégié de commander des missions de conseil avec l’expiration du contrat-cadre de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), qui n’a été renouvelé qu’en janvier 2023.

Les rapporteurs invitent, en outre, à relativiser la baisse survenue l’an dernier, en rappelant les niveaux stratosphériques atteints par les dépenses de conseil – elles avaient plus que triplé entre le début du quinquennat Macron, en 2017, et l’année 2021, marquée par un nombre record de missions liées notamment à la pandémie. Raison pour laquelle l’IGF recommande au gouvernement de poursuivre ses efforts, en réduisant encore la facture de 15 % en 2023. Interrogé, le cabinet du ministre la transformation publique, Stanislas Guerini, fait savoir que « la poursuite de la réduction des dépenses de conseil fait actuellement l’objet de discussions interministérielles pour fixer un cap cohérent ».

Le succès de cet effort dépendra en grande partie de l’efficacité des nouveaux outils de pilotage installés dans les ministères après la circulaire Castex, comme le « comité d’engagement ». Or, pour l’instant, l’efficacité de ce jury interne, chargé de contrôler au cas par cas la pertinence du recours aux consultants externes au regard des compétences disponibles en interne, varie sensiblement selon les administrations.

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