Alors que la hausse des prix est au cœur des préoccupations en cette rentrée, la première ministre, Elisabeth Borne, a défendu, mardi 19 septembre, la planification écologique, qu’elle juge nécessaire pour « protéger le pouvoir d’achat ».
« Certains craignent que la transition écologique soit synonyme de baisse de pouvoir d’achat. C’est au contraire l’absence de transition qui y conduirait, car nous serions éternellement soumis à des chocs sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat », a affirmé la première ministre devant le Conseil national de la refondation. « Protéger le pouvoir d’achat, cela passe donc par la sortie des énergies fossiles, la rénovation des logements, les relocalisations. Cela passe par la maîtrise des coûts de l’électricité (…) En un mot, cela passe par la planification écologique », a ajouté la cheffe du gouvernement.
Agriculture, biodiversité, bâtiment, énergie, industrie, transports, collectivités : Mme Borne a détaillé la répartition des 10 milliards d’euros supplémentaires qui seront engagés dans la transition écologique, dont sept seront dépensés en 2024.
Demande de mesures « beaucoup plus concrètes »
Sujet de crispation, la question de l’articulation entre écologie et pouvoir d’achat s’est invitée dans la réunion qui s’est tenue sur le sujet avec les partis politiques, lundi à Matignon. Plusieurs chefs de parti ont ainsi appelé à « une régulation très forte » du prix de l’électricité, selon Matignon.
« Les ménages les plus modestes (…) sont ceux qui polluent le moins, mais qui sont les plus impactés par la pollution » et qui « sont les moins armés pour faire face à cette transition », a souligné à l’issue du CNR Noam Leandri, président du collectif Alerte qui rassemble trente-quatre associations de lutte contre la pauvreté. Il réclame des mesures « beaucoup plus concrètes » en leur faveur.
Les représentants des collectivités ont demandé des « moyens adaptés » à cette transition, a rapporté, pour l’Association des maires ruraux, Yvan Lubraneski, tandis que, pour l’U2P (Union des entreprises de proximité), Michel Picon a réclamé du « temps » pour s’adapter.
En juillet, le gouvernement avait reporté la présentation de cette feuille de route, notamment en raison des émeutes et du remaniement. Il promet un plan « très concret » et « très opérationnel » afin « d’être au rendez-vous européen » de la baisse de 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030, par rapport à 1990, et de se « projeter vers la neutralité carbone en 2050 ».
Emmanuel Macron doit s’exprimer lundi sur le sujet, avant la présentation, le 27 septembre en conseil des ministres, du projet de budget pour 2024.