La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) donne-t-elle de l’impulsion à la gauche, de nature à permettre des victoires électorales ? A un an des élections européennes, la question cristallise les oppositions entre les écologistes et La France insoumise (LFI). Le week-end du 13 mai, deux sondages, l’un de l’IFOP commandé par Le Journal du dimanche, l’autre mené par l’institut Harris pour le compte du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ont nourri les tensions, en parvenant à une conclusion similaire : le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF), EELV et LFI feraient un score moins important unis sous la seule bannière Nupes, que séparément.
Marine Tondelier, qui s’est fait élire au congrès de décembre à la tête d’EELV en promettant une liste autonome aux européennes, y voit donc la confirmation de sa stratégie. « Nous avions besoin d’objectiver nos intuitions », se félicite-t-elle, soulignant qu’ainsi la gauche aurait un maximum d’eurodéputés. Le sondage Harris concocté par le parti écologiste pour damner le pion à LFI, favorable à une candidature commune, montre que la Nupes n’arriverait qu’en troisième position derrière le Rassemblement national et le parti macroniste Renaissance, et non en tête, contrairement à ce que promet le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
A la différence de l’IFOP, les Verts ont fait ajouter dans leur sondage à l’hypothèse d’une liste unique de gauche, la présence de deux candidatures dissidentes, l’une provenant de Génération Ecologie sous l’égide de la députée Delphine Batho, et l’autre de la gauche sociale-démocrate opposée à Jean-Luc Mélenchon. « Le scénario de la Nupes seule aux européennes est imaginaire », martèle Marine Tondelier, estimant que jamais Antoine Waechter, l’un des fondateurs du mouvement écologiste en France, ne s’y associerait. Le Parti radical de gauche a de fait annoncé son intention de participer à l’élection, proposant à l’ancien premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, d’être sa figure de proue.
Profondes divergences
Les écologistes justifient d’abord leur position par de profondes divergences avec les « insoumis », en particulier sur les questions internationales. « Sur les droits humains et les affaires étrangères, nous avons 40 % de différence de vote au Parlement européen », avance Marine Tondelier. Mais derrière la ligne politique, la cheffe de file écolo souhaite aussi rééquilibrer une Nupes dominée par LFI depuis sa création, il y a un an. « On ne gagnera pas en 2027 sans se renforcer », illustre-t-elle, mettant en garde contre le risque pour la gauche de « faire 25 % ».
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