La France insoumise ne participera pas à la marche contre l’antisémitisme en raison de la présence de l’extrême droite

0
19

La France insoumise (LFI) et ses députés « ne participeront pas » à la marche contre l’antisémitisme prévue dimanche à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, a fait savoir le parti, mercredi 8 novembre, en dénonçant la présence annoncée du Rassemblement national (RN).

LFI confirme ainsi une absence annoncée dès mardi soir par son leader, Jean-Luc Mélenchon, qui avait rejeté sur X (anciennement Twitter) ce « rendez-vous » des « amis du soutien inconditionnel au massacre » commis selon lui par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

« Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme », affirme le mouvement dans un communiqué, estimant que « l’ambiguïté des objectifs » de cette manifestation « permet les soutiens les plus insupportables ».

« Notre pays a besoin d’initiatives qui unifient notre peuple », poursuit la formation de gauche, jugeant « nécessaire de se réunir autour des objectifs de paix pour exiger clairement un cessez-le-feu et la libération des otages » retenus par le Hamas depuis son attaque meurtrière du 7 octobre.

Dans la matinée, Marine Le Pen a appelé, sur RTL, « l’ensemble [des] adhérents et [des] électeurs [du RN] à venir se joindre à cette marche ». « Il est temps que le peuple français (…) exprime son rejet absolument total de l’augmentation spectaculaire des actes visibles (…) d’antisémitisme », a-t-elle ajouté.

« Nous défilerons peut-être à un autre endroit »

Eric Zemmour, président de Reconquête !, et Marion Maréchal, tête de liste du parti aux européennes, ont fait savoir qu’ils participeraient à la marche.

La présence de l’extrême droite est également jugée « illégitime » par le Parti socialiste (PS), qui a toutefois appelé à participer à cette marche.

Le RN « n’a pas sa place » dans cet événement, a estimé mercredi Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, qui n’entend « pas être absent » de cet événement, mais « ne défilera pas aux côtés » des partis d’extrême droite.

« Qu’il y ait une marche contre l’antisémitisme, c’est important [mais] il faut [que les organisateurs] précisent les contours de ce rassemblement », a poursuivi M. Roussel, qui « ne comprendrai[t] pas que le RN participe à une telle marche », car ce parti « descend du Front national », fondé par Jean-Marie Le Pen, « plusieurs fois condamné pour propos antisémites », et par des hommes qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie.

Newsletter

« Politique »

Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique

S’inscrire

« Nous défilerons peut-être à un autre endroit, mais pas avec eux », a-t-il ajouté, affirmant qu’il en discuterait avec « les autres responsables de forces de gauche républicaines ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Chez les juifs français, la peur et le sentiment d’un grand isolement : « Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous soutenir »

Le Monde avec AFP

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici