Hommage national à Gisèle Halimi : l’un de ses fils refuse de participer à la cérémonie

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Le journaliste Serge Halimi a annoncé, dimanche 5 mars, qu’il ne participera pas à l’hommage national dédié à sa mère, l’avocate Gisèle Halimi morte en 2020, organisée le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Un refus motivé par l’actualité politique, car cet hommage survient en pleine mobilisation contre une réforme des retraites que la militante féministe aurait combattue.

M. Halimi, ancien directeur du journal Le Monde diplomatique, a annoncé dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse (AFP) : « Je n’y participerai pas. La décision de l’Elysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes. »

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Le fils de Gisèle Halimi a également dénoncé la manière dont s’est organisée cette cérémonie, et dit avoir été « subitement informé » cette semaine par la présidence de la République, « en même temps que la presse », que cet hommage aurait lieu le 8 mars. A l’inverse, l’avocat Jean-Yves Halimi, frère de Serge, l’un des fils de Gisèle, s’est dit « très satisfait » à l’annonce de cet hommage. « J’ai toujours pensé qu’elle le méritait », a-t-il souligné.

« La meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats »

Dans sa déclaration, Serge Halimi poursuit : « Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats », avant de préciser à l’AFP n’avoir « jamais eu de contact avec l’Elysée, ni avec aucun officiel, depuis le décès de [sa] mère ».

Serge Halimi rejoint ainsi la position exprimée par Violaine Lucas, la présidente de l’association Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971. Organiser cet hommage national en pleine contestation contre la réforme des retraites relève d’une « instrumentalisation politique », a estimé Mme Lucas, qui ne participera pas non plus à la cérémonie prévue au Palais de justice de Paris.

Avocate, femme politique et écrivaine, Gisèle Halimi, morte le 28 juillet 2020, à 93 ans, a fait de sa vie un combat pour le droit des femmes. Elle a notamment œuvré pour la dépénalisation de l’avortement, puis pour sa prise en charge par la Sécurité sociale. Auparavant, elle avait dénoncé l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie par les militaires français, ce qui lui avait valu une arrestation et une brève détention.

Outre Serge et Jean-Yves, Gisèle Halimi avait eu un troisième fils, le journaliste Emmanuel Faux, mort en août 2022.

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