Du côté de la mobilisation, essoufflement dans les raffineries et à la RATP, éboueurs et énergie à la pointe
A la veille du possible vote de la réforme au Parlement, les grèves connaissent des situations contrastées, avec des mouvements toujours très suivis dans l’énergie et chez les éboueurs parisiens, mais qui semblent s’essouffler dans les raffineries et certains pans des transports.
- Eboueurs : à Paris l’amoncellement continue
Les éboueurs et les agents de propreté de la Ville de Paris ont voté hier matin la poursuite de la grève « au moins jusqu’au 20 mars », lors d’une assemblée générale sur le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) alors que quelque 6 600 tonnes de déchets s’amoncelaient déjà dans les rues de la capitale. Les secteurs les plus touchés sont les dix arrondissements dont la collecte est assurée par les agents de la Mairie. Mais même dans ceux gérés par des prestataire privés, la collecte est perturbée en raison des blocages des trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen.
- Situation contrastée dans les transports
La RATP prévoit un trafic légèrement perturbé dans le métro parisien aujourd’hui mais très perturbé dans le RER.
Le trafic restera dégradé sur les lignes de banlieue D et R de la région parisienne, avec 2 trains sur 5 en moyenne – et notamment une interruption entre Châtelet-les-Halles et Gare-de-Lyon pour la D. Les trois quarts des trains doivent circuler sur les lignes E et P, deux tiers pour les lignes C, H, J et L, et la moitié du service habituel pour les RER A et B, ainsi que sur la ligne N.
A la SNCF, le trafic reste perturbé et la circulation sera similaire à celle de lundi et mardi, avec notamment 3 TGV Inoui et Ouigo sur 5, 1 Intercités sur 3, aucun train de nuit et 2 TER sur 5 en moyenne nationale et des difficultés en Ile-de-France.
Dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20 % de leurs vols à Paris-Orly pour la journée en raison d’une grève des contrôleurs aériens.
- Des électriciens et gaziers toujours mobilisés
Des baisses de production étaient toujours à l’ordre du jour hier dans le secteur de l’électricité, encore très mobilisé compte tenu de l’enjeu crucial pour les électriciens et gaziers, qui, outre le recul de l’âge légal, redoutent la suppression de leur régime spécial de retraite.
Le site d’EDF recensait hier après-midi des baisses de production dans des centrales nucléaires, tout comme dans des centrales thermiques. Dans l’hydraulique, le site d’EDF annonçait une « perte de puissance disponible en cours » de 6 210 MW, « liée au mouvement social en cours ». Les électriciens procèdent également à des actions coup de poing : à Cestas (Gironde), la plus grande centrale photovoltaïque de France, le poste RTE de raccordement au réseau électrique a été occupé dans la matinée par une centaine de manifestants, a annoncé la CGT.
Côté gaz, l’ensemble des 13 stockages de gaz de Storengy étaient encore occupés et en grève hier après-midi et le seront « au moins jusqu’à la fin de la semaine », selon la CGT-Energie, sans conséquences à ce stade pour les clients.
- Les raffineries marquent le pas
La plupart des raffineries françaises étaient encore en grève hier, mais les grévistes étaient réticents à mettre les sites totalement à l’arrêt alors que les stocks sont quasi pleins. Depuis plusieurs jours, les syndicats du pétrole proposent aux grévistes des raffineries de durcir le mouvement contre la réforme des retraites en arrêtant la production, mais ces derniers renâclent à entamer ces opérations techniquement délicates et longues.