« On s’attendait à une grande messe, cela a été plutôt intéressant. » Pour Michel Garcia, maire socialiste de Matemale, une petite commune des Pyrénées-Orientales, la journée du 9 mai à Montpellier s’est bien passée, et a été fructueuse. Deux jours plus tard, à Toulouse, Vincent Terrail-Novès, le maire (Renaissance) de Balma, en Haute-Garonne, jugeait l’initiative « très maligne » et « innovante ». A l’invitation de Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, 2 000 maires ou leurs adjoints, sur les 4 500 que compte la région, ont répondu présent pour ces premières « rencontres des maires d’Occitanie ». « Dans un contexte particulier marqué par le Covid-19, la réforme des retraites, la guerre, ou l’inflation, j’ai voulu ce dialogue direct pour parler de nos actions avec vous », commentait Mme Delga, en ouverture de la première journée, à Montpellier.
Au programme : discours de la présidente de la région le matin, parole donnée à la salle et éclairage de la politologue Chloé Morin, avant le traditionnel grand repas autour des produits régionaux. Puis, l’après-midi, déambulation dans un grand « village des services » pour permettre aux élus de rencontrer les techniciens sur les thèmes aussi vastes que les financements, les équipements, les mobilités, la santé ou encore les énergies renouvelables. Toutes les compétences régionales dont les communes, par des aides financières ou techniques, peuvent bénéficier.
Avec six millions d’habitants, l’Occitanie se définit comme un ensemble constitué par une longue bande de littoral jusqu’à l’Espagne, la chaîne des Pyrénées, et deux grandes métropoles faisant un peu d’ombre à une multitude de petites communes rurales. « Nous sommes aussi la région la plus enclavée en termes de transports, et celle qui, en 2050, aura connu la plus forte hausse démographique », insistait Carole Delga. Elle a donc longuement énuméré les dispositifs existants « pour créer 25 000 emplois par an » ou pour faire face à un « changement climatique qui nous impacte au plus haut point ».
« Pris en étau »
A Montpellier, au cœur de la grande salle Arena, les maires ont pu prendre la parole. Et les questions ont fusé, très variées : « Que faites-vous pour nous aider à recruter des secrétaires de mairie ? » « Comment adapte-t-on la loi littoral à l’installation de panneaux photovoltaïques ? » « L’hôpital de Decazeville [Aveyron] va-t-il fermer ? » Mme Delga a répondu, point par point.
A Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), la maire Véronique Négret (divers gauche) a du mal à « recruter des policiers municipaux » pour ses 10 000 habitants. Celui de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault), Robert Siegel (divers gauche), aimerait toucher davantage de subventions pour le patrimoine de ses 250 concitoyens. A Mende (Lozère), le socialiste Laurent Suau s’inquiète de l’objectif « zéro artificialisation nette » des terres d’ici à 2050.
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