Elections sénatoriales : Macron va devoir composer avec une droite confortée et une majorité dispersée

0
13

Menée à bas bruit depuis plusieurs mois auprès des élus locaux, la campagne des élections sénatoriales est entrée dans sa dernière ligne droite, vendredi 8 septembre, avec la date limite du dépôt des candidatures. Mais, à deux semaines du scrutin prévu le 24 septembre, son issue ne fait déjà pas de doute. Malgré un Hémicycle renouvelable de moitié, comme tous les trois ans, Les Républicains (LR) – forts aujourd’hui d’un groupe de 145 élus – doivent selon toute vraisemblance conserver la majorité absolue avec leurs alliés de l’Union centriste (UC).

Pour cette élection au suffrage universel indirect, près de 79 000 grands électeurs – dont 95 % sont désignés par les conseils municipaux – vont élire 170 sénateurs dans 42 départements métropolitains et d’outre-mer ainsi qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Nouvelle-Calédonie et dans six des douze territoires pour les Français établis hors de France. Le mode de scrutin varie en fonction de la population dans le département : un scrutin majoritaire à deux tours dans les territoires où il y a un ou deux sénateurs à élire et à la proportionnelle pour ceux qui disposent de trois sénateurs ou plus.

Enjeux : Article réservé à nos abonnés Elections sénatoriales 2023 : les enjeux d’un scrutin où Les Républicains sont les grands favoris

Comme depuis le début de la Ve République – en dehors d’une parenthèse socialiste entre 2011 et 2014 –, la droite va profiter de son ancrage territorial et d’un corps électoral favorable, après ses bons résultats aux dernières élections locales. « Avec des municipales [en 2020] qui l’ont vu rafler presque 40 % des villes de plus de 10 000 habitants, conserver 8 régions sur 13 et plus des trois quarts des départements, LR devrait sur le papier conserver sa majorité à la Chambre haute », analysent, dans une note pour la Fondation Jean-Jaurès, Emeric Bréhier et Sébastien Roy, de l’Observatoire de la vie politique.

« Un élément de stabilité » pour les grands électeurs

« Il ne faut pas crier victoire trop tôt », tempère le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, encore marqué par la défaite en 2011 contre le Parti socialiste. « La division et la dispersion des voix peuvent nous faire perdre des sièges sur lesquels nous comptons », pointe le sénateur sortant, candidat à sa réélection. Lui-même est confronté dans son département à la candidature dissidente de la vice-présidente LR de la région Ile-de-France, Marie-Do Aeschlimann. A Paris aussi, les LR partent en ordre dispersé avec trois listes : celle officielle menée par la sénatrice sortante, Catherine Dumas, et deux dissidents, la députée européenne et vice-présidente LR, Agnès Evren, et le sénateur Pierre Charon.

Il vous reste 68.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici