Edouard Philippe cherche à s’aménager un groupe au Sénat

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Retour aux fondamentaux de la politique. Prenant le contre-pied d’Emmanuel Macron, qui a bâti un mouvement dévolu à la conquête du pouvoir puis l’a laissé errer, Edouard Philippe, qui fut secrétaire général de l’UMP, construit un « bon vieux parti politique », selon ses mots, dans les règles de l’art. Moins de deux ans après son congrès fondateur, Horizons revendique plus de 20 000 adhérents et présentera des candidats dans une trentaine de départements aux élections sénatoriales le 24 septembre, sur la quarantaine qui sont renouvelables.

Claude Malhuret, sénateur de l’Allier, président du groupe Les Indépendants au Sénat et membre d’Horizons, soutient qu’« Edouard Philippe fait le job comme il faut le faire. La politique démocratique, depuis Athènes, consiste à s’implanter dans les territoires, avec des cadres et des élus. »

De six ou sept aujourd’hui, le nombre de sénateurs « philippistes » devrait passer à une douzaine, ce qui, à l’échelle du Sénat, où, du fait du mode de scrutin, les rapports de force évoluent lentement, est une progression notable. Cela devrait permettre au groupe de Claude Malhuret, qui a vocation à accueillir les sénateurs Horizons, de faire quasiment jeu égal avec le groupe macroniste du sénateur de Côte-d’Or François Patriat (baptisé Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), qui devrait de son côté perdre une poignée de sièges.

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Par ailleurs, « des sénateurs élus avec le soutien d’Horizons sans l’être eux-mêmes pourront par la suite nous rejoindre, projette Pierre-Yves Bournazel, délégué général d’Horizons. Nous respectons leur parcours et leur rythme. La poutre continue de travailler ».

Des manœuvres qui irritent

Ne négligeant aucun aspect de son « job » de chef de parti, Edouard Philippe a déjeuné en tête à tête avec le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, le 28 juin. Ce qui a irrité le camp macroniste, où l’on suspecte un « deal » entre les deux hommes. Car si Renaissance et Horizons font liste commune dans certains départements, comme Paris, la volonté expansionniste des « philippistes » irrite les fidèles du chef de l’Etat.

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Dans la Marne par exemple, fief d’Arnaud Robinet, maire de Reims et proche d’Edouard Philippe, le parti d’Emmanuel Macron n’aura pas de candidat, faute d’avoir été accueilli sur la liste Horizons. Dans le Val-d’Oise, où Renaissance présente une liste conduite par le sénateur sortant Alain Richard, 78 ans, ancien ministre socialiste, une liste divers droite serait en sous-main soutenue par Horizons, soupçonne-t-on dans le camp d’Emmanuel Macron.

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