Comment Emmanuel Macron fait de l’école son « domaine réservé »

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Objectif jeunes. A l’occasion de la rentrée scolaire, Emmanuel Macron répondait, lundi 4 septembre, sur YouTube, aux questions du populaire vidéaste Web Hugo Travers. Troubles dépressifs, urgence climatique, réduction des vacances d’été, harcèlement à l’école, pacte enseignant, coût de la vie, RSA, Restos du cœur… Pendant près de deux heures, le chef de l’Etat a abordé plusieurs sujets censés préoccuper les moins de 26 ans, en insistant sur ceux qui concernent l’éducation nationale.

Interrogé sur l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires, mesure présentée par le youtubeur comme une « stigmatisation », le chef de l’Etat a évoqué les attentats terroristes pour expliquer le contexte de la décision du gouvernement. « Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité », a-t-il déclaré. « Ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu l’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays », a-t-il poursuivi, en référence à l’enseignant de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) tué le 16 octobre 2020, quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.

Face à l’incompréhension de son interlocuteur, Emmanuel Macron s’est défendu de faire un parallèle entre les actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes. « Je vous dis juste que la question de la laïcité dans l’école est une question profonde », a-t-il déclaré, soulignant ne pas vouloir « que les jeunes musulmanes se sentent exclues à l’école ».

Tenue vestimentaire, harcèlement, écologie…

Sur le sujet controversé du port de l’uniforme à l’école, le chef de l’Etat s’est dit par ailleurs favorable à des « expérimentations » – dans la lignée de son ministre de l’éducation, Gabriel Attal – et à une « évaluation », en se prononçant de son côté plutôt pour une « tenue unique », « beaucoup plus acceptable pour les adolescents », selon lui.

Outre la lutte contre le harcèlement et l’aménagement du temps à l’école, Emmanuel Macron a abordé un autre sujet, cette fois symbolique dans le domaine de l’écologie : il a dit souhaiter que chaque élève de 6e « plante un arbre » cette année, pour « aider » à tenir l’objectif d’un milliard d’arbres plantés en dix ans.

Emmanuel Macron a également évoqué la création d’un « passe rail » à tarif unique dans les régions françaises qui y seraient favorables, sur le modèle de celui qui a été mis en place en Allemagne. Mais sans plus de précision. Outre-Rhin, un abonnement à 49 euros par mois permet d’utiliser à volonté les transports publics, notamment les trains régionaux et les bus. Dans le même temps, alors que le locataire de l’Elysée préconisait le train de préférence à l’avion pour les déplacements de moins de deux heures trente, la gauche et les écologistes dénonçaient le déplacement le jour même de la première ministre, Elisabeth Borne, et de Gabriel Attal en Ille-et-Vilaine, à une heure trente de Paris, pour la rentrée scolaire, à bord d’un Falcon du gouvernement…

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