Climat : Emmanuel Macron a-t-il repris les mesures de la convention citoyenne ?

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Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ici :

« Bonjour, M. Macron, en répondant à une question d’un citoyen, a précisé que 146 des mesures de la convention citoyenne avaient été reprises. Pouvez-vous faire un état des lieux réels ? Merci, Damien » (Question posée par e-mail à l’adresse [email protected].)

Ma réponse : Dans une vidéo sur YouTube, Emmanuel Macron répond que sur 150 mesures proposées par la convention citoyenne pour le climat, « on a dit oui à 146 et on avance ». C’est un raccourci (au mieux) : certaines mesures ont été reprises, mais ni l’esprit ni le détail des mesures n’ont été respectées pour l’heure. (Vous pouvez trouver ici un détail des mesures et de leur application réalisé par plusieurs de mes collègues du Monde).

Sur le bilan démocratique de la convention citoyenne sur le climat, je vous conseille par ailleurs cet épisode de Chaleur humaine, avec la professeure de théorie politique, Hélène Landemore :

1/Des mesures souvent rabougries et loin du compte

Comme je ne suis pas spécialiste de la convention climat, j’ai demandé de l’aide à un expert, Quentin Perrier, qui a suivi la convention pour l’Institut de l’économie pour le climat. D’après le site du gouvernement, 100 mesures sont « mises en œuvre totalement ou partiellement » et 46 sont « en cours de mise en œuvre ». Mais, m’a expliqué Quentin Perrier, cette catégorie « partiellement » est trompeuse et mélange des choux et des aubergines. Par exemple, sur la rénovation des bâtiments, la convention demandait une obligation de rénovation globale des logements (avec des mesures de compensation) d’ici à 2040, et la loi prévoit une interdiction de location progressive des passoires thermiques. « Sur ce point, on est très loin de l’objectif fixé », explique Quentin Perrier. Idem sur le fait de pénaliser les véhicules les plus polluants – la taxe décidée par le gouvernement est dix fois moins importante que celle prônée par les citoyens de la convention.

Un autre exemple : la convention proposait d’interdire les vols intérieurs si une alternative de quatre heures en train existe. La loi n’a retenu que les vols sur lesquels une alternative de deux heures existe – soit cinq lignes. Et encore, la mesure n’est même pas entrée en application. Pourtant, le gouvernement la classe dans les mesures « totalement ou partiellement » mises en œuvre.

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