Au Medef, la bataille pour la succession de Geoffroy Roux de Bézieux est lancée

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Dans le fracas causé par la réforme des retraites, le coup d’envoi de la compétition est passé presque inaperçu. Depuis le 6 mars, la campagne est ouverte au Medef pour trouver un successeur au président sortant, Geoffroy Roux de Bézieux. Alors que l’élection aura lieu les 5 et 6 juillet, deux personnalités, qui exercent déjà des responsabilités au sommet de l’organisation patronale, sont entrées en lice : le président délégué du mouvement, Patrick Martin – souvent dépeint comme l’un des favoris –, s’est déclaré, samedi 11 mars, tandis que l’une des vice-présidentes, Dominique Carlac’h, avait fait de même, quatre jours plus tôt. Des candidats supplémentaires doivent déposer leur dossier très prochainement.

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Il s’agit d’un moment important dans la démocratie sociale puisque le Medef est le premier porte-parole des entreprises, si l’on raisonne en nombre de salariés employés par ses adhérents (9,3 millions de travailleurs). Son influence est déterminante dans des institutions paritaires qu’il cogère avec plusieurs composantes du patronat et les syndicats – en particulier l’assurance-chômage et les caisses de retraites complémentaires du privé Agirc-Arrco. C’est une voix qui est prise en considération par les pouvoirs publics, même si les intérêts qu’elle défend sont portés par d’autres acteurs au moins aussi influents qu’elle – notamment l’Association française des entreprises privées, qui représente les plus grosses sociétés tricolores.

Le Medef a édicté des règles pour que le processus conduisant à la désignation de son chef se déroule en quatre mois – soit une séquence relativement ramassée par rapport aux scrutins antérieurs. Lorsque M. Roux de Bézieux l’avait emporté, en juillet 2018, la course avait débuté dès l’automne précédent, avec des querelles fratricides et une tentative, infructueuse, de réécrire les statuts pour permettre à Jean-Dominique Senard, alors dirigeant de Michelin, de se présenter. Des précautions ont donc été prises pour éviter que de telles péripéties ne se reproduisent.

Pas de « différence idéologique majeure »

Entre les prétendants, il n’y aura pas de « différence idéologique majeure », comme l’a fait remarquer M. Roux de Bézieux, le 1er mars, lors d’une conférence de presse : aucun d’entre eux, a-t-il ajouté sur le ton de l’humour, ne plaidera pour « une hausse des impôts ou le rétablissement du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail », une instance de représentation du personnel supprimée au début du premier mandat d’Emmanuel Macron. Autrement dit, celle et ceux qui convoitent le fauteuil « de patron des patrons » militeront en faveur de la « politique de l’offre », c’est-à-dire en un soutien appuyé aux entreprises synonyme de nouveaux allègements de prélèvements obligatoires.

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