« Après la grande conférence sociale en octobre, continuons sur la voie de la revitalisation de notre démocratie sociale »

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La principale mesure concrète des « rencontres de Saint-Denis » (Seine-Saint-Denis) du 30 août entre le président de la République, Emmanuel Macron, et les partis politiques est la décision de réunir une conférence sociale en octobre sur les salaires minimaux des branches professionnelles.

En effet, 147 branches professionnelles sur 171 ont des minima inférieurs au smic. Rehausser les minima de branches afin de les porter progressivement au niveau du smic constituerait un bon moyen de revaloriser les bas salaires. En effet, chaque fois que le smic augmente, il rattrape les salariés qui étaient payés juste au-dessus lorsque les grilles des branches professionnelles ne sont pas revalorisées et surtout lorsque le minimum de la branche est inférieur au smic. Une revalorisation des minima de branches revaloriserait la grille des branches et augmenterait donc les bas salaires. Une telle mesure serait bénéfique.

A la sortie de la crise liée au Covid-19, il existait un quasi-consensus pour revaloriser les salaires des travailleurs de la première et de la deuxième ligne. Mais, en réalité, peu de choses ont été faites. Et l’inflation a fait perdre du pouvoir d’achat aux bas salaires qui augmentent moins vite que les prix, notamment que les prix alimentaires.

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L’Etat ne fixant pas les salaires, le recours aux partenaires sociaux constitue le seul moyen d’arriver à cette revalorisation. Cette décision de réunir une grande conférence sociale est aussi à saluer, car cela marque le retour de la démocratie sociale.

Contre les organisations syndicales

Depuis des années, notre pays souffre d’un déficit démocratique. Refaire de notre pays une démocratie vivante passe par plus de démocratie participative et il faut reconnaître qu’avec le grand débat, les conventions citoyennes sur le climat et la fin de la vie ainsi que la réforme du Conseil économique, social et environnemental, Emmanuel Macron a fait beaucoup de choses dans ce domaine.

En revanche, la démocratie sociale est atone depuis des années. Elle avait avancé avec la loi Larcher du 31 janvier 2007, qui prévoit que « tout projet de réforme envisagé par le gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l’emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle [fasse] l’objet d’une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d’employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel en vue de l’ouverture éventuelle d’une telle négociation ».

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