« A gauche, le sentiment de revanche des anti-Nupes risque d’être de courte durée car aucune stratégie ou alliance alternative n’émerge à ce stade »

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Il y a des accents qui, dans la voix, ne trompent pas. Deux jours après l’attaque du Hamas en Israël, François Hollande est l’invité de France Inter, le 9 octobre. A la fin de l’entretien, il est appelé à commenter les propos du député socialiste Jérôme Guedj ayant estimé, la veille, que la question pour le Parti socialiste (PS) de rester dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se posait, après le refus des partisans de Jean-Luc Mélenchon de qualifier le Hamas d’organisation « terroriste ». « Je me félicite de cette lucidité, même si elle est un peu tardive ! », jubile l’ancien président de la République, qui a toujours condamné cette alliance électorale nouée au printemps 2022, jugée tout à la fois opportuniste, contre-nature et ontologiquement préjudiciable au parti de François Mitterrand.

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Dans la foulée, tous ceux qui – au PS – se sont opposés à cet accord avec « l’infréquentable Jean-Luc Mélenchon », au motif que la social-démocratie y perdait sa substance et son âme, ont poussé l’avantage sur le thème « on vous l’avait bien dit ! ». De Bernard Cazeneuve à Carole Delga, en passant par Anne Hidalgo ou Nicolas Mayer-Rossignol, il n’y a pas de mots assez forts depuis quinze jours pour dénoncer la « faillite morale » et « le haut niveau d’irresponsabilité » de La France insoumise (LFI) et appeler à rompre, de toute urgence, cette « mésalliance ».

Le « moratoire » – soit la suspension de la participation des socialistes aux travaux de la Nupes – proposé par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et voté par le parti, à l’issue d’un interminable conseil national dans la nuit du 17 au 18 octobre, est une victoire rétrospective pour les ennemis de l’alliance. Depuis un an, ces derniers n’ont eu de cesse de dénoncer cette coalition hétéroclite, au gré des incidents, depuis les accusations de violences conjugales portées contre le député LFI Adrien Quatennens jusqu’aux émeutes urbaines (dans les deux cas, Mélenchon a refusé de condamner), en passant par la stratégie de « bordélisation » menée par les « insoumis » à l’Assemblée nationale, pendant la bataille des retraites.

Pas de rupture totale

La position de LFI sur le conflit entre Israël et le Hamas a été la goutte de trop, et l’occasion rêvée d’en finir, car « ce dossier montre de manière éclatante que ce qui divise ces partis de gauche est bien plus important que ce qui les rassemble », alors que les promoteurs de la Nupes ont toujours affirmé l’inverse, résume l’ex-député PS de Gironde Gilles Savary.

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