2017-2022 : comment cinq années ont chamboulé le paysage politique français

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En cinq ans, entre 2017 et 2022, le paysage politique français aura été profondément bouleversé. Toutefois, jamais la dissymétrie n’aura été aussi marquée entre les rapports de force politiques nationaux et l’implantation institutionnelle dans les échelons locaux. Les deux principaux courants politiques ayant monopolisé l’exercice du pouvoir pendant plusieurs décennies ont, pour la seconde fois de suite, été écartés du second tour de l’élection présidentielle. Pis, ni l’une ni l’autre de leurs candidates respectives ne sont parvenues à franchir le seuil symbolique – mais déterminant sur le plan financier – des 5 % des suffrages exprimés, Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) culminant à 4,78 % et Anne Hidalgo (Parti socialiste, PS) plafonnant à 1,75 %.

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Néanmoins, ces deux partis demeurent les forces structurantes des exécutifs municipaux, départementaux et régionaux. Ainsi, sur les 279 villes – métropolitaines et ultramarines – de plus de 30 000 habitants, LR et le PS en détenaient plus de la moitié au lendemain des élections municipales de 2020 : 98 pour les premiers et 53 pour le second. A noter, cependant, que plusieurs maires de grandes villes telles que Reims, Metz, Nice, Toulon, Toulouse ou encore Saint-Germain-en-Laye ou La Roche-sur-Yon ont quitté LR depuis, ainsi que le nombre croissant de maires ne revendiquant plus une étiquette partisane. En 2014, dans ces mêmes communes de plus de 30 000 habitants, dix-huit maires étaient classés « divers droite » ; ils étaient trente-six en 2020.

Quant aux « divers gauche », ils sont passés de six à trente. Ce scrutin aura en outre été marqué par la percée d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dans les grandes villes : les écologistes accèdent à la tête de sept communes de plus de 100 000 habitants, dont Lyon, Bordeaux et Strasbourg. Une performance que le Rassemblement national (RN) ne réalise que dans une ville de cette taille, Perpignan.

Après les élections départementales et régionales de 2021, la droite préside 68 départements, dont 43 pour LR, tandis que la gauche n’en détient plus que 26, dont 21 pour le PS. Enfin, sur les 17 présidences de région ou de collectivité territoriale, le parti présidé par Eric Ciotti en conserve quatre – auxquelles s’ajoutent deux exercées par des divers droite – et celui d’Olivier Faure cinq. Les élus locaux constituant l’essentiel du collège électoral sénatorial, LR forme le principal groupe du Sénat avec 145 membres alors que le groupe socialiste en compte 64. La France des collectivités a donc résisté au séisme des élections présidentielle et législatives.

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