Même en période de rodage, toute victoire est bonne à prendre. Portée par une bonne connexion entre ses attaquantes, l’équipe de France féminine de football s’est imposée, samedi 30 novembre, en match amical face au Nigeria, 2 buts à 1, permettant au nouveau sélectionneur, Laurent Bonadei, de parfaire ses réglages et d’affiner sa revue d’effectif.
Envie, intensité, pressing haut : ce qui a manqué lors des Jeux olympiques cet été – avec à la clé une élimination lors des quarts de finale – a été vu sur le terrain samedi soir dans le brouillard d’Angers en première période, face à des adversaires privées néanmoins de leurs deux vedettes, Rasheedat Ajibade et Asisat Oshoala, blessées.
Inexistante en février, une connexion fluide et efficace s’est même créée entre les deux attaquantes Marie-Antoinette Katoto et Eugénie Le Sommer en cette fin d’automne au stade Raymond-Kopa, au deux-tiers vide (5 330 personnes). « La saison dernière, cela aurait pu mieux fonctionner. Si on est amenées à jouer toutes les deux, j’espère que ce sera mieux, que cela va “matcher” et bien se passer d’un coup. C’est tout ce que je souhaite pour les Bleues », avait prédit cette semaine « MAK » dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse.
« L’avantage du système en 3-4-3 permet d’avoir trois attaquantes dans l’axe, proches, cela a apporté une supériorité numérique grâce aussi à Delphine Cascarino », a expliqué Laurent Bonadei en conférence de presse, satisfait aussi du travail en défense de Maëlle Lakrar.
Le 94e but en bleu d’Eugénie Le Sommer
Après un but refusé pour hors-jeu (8e) où les deux joueuses ont parfaitement combiné, puis, dans la foulée au cours d’une action où Katoto a trop forcé sa frappe (9e), la connexion a porté ses fruits sur la troisième tentative.
Pour sa 197e sélection (à un match du record de Sandrine Soubeyrand), Eugénie Le Sommer a inscrit le 94e but de sa carrière sur un beau mouvement entre les attaquantes du soir dont Delphine Cascarino, très en jambes dans son couloir droit (1-0, 29e)
Habituées à produire un jeu physique sous les ordres d’Hervé Renard, les Tricolores ont davantage proposé de combinaisons en triangle et de passes dans les petits espaces, tout en étant portées vers l’avant. « Les joueuses ont joué sans complexe, avec un foot offensif et un pressing haut qui a permis de récupérer le ballon haut », a apprécié Laurent Bonadei.
Cela a été possible en grande partie grâce à Amel Majri, qui n’avait pas été appelée chez les Bleues depuis février. Pour son retour, la numéro 10 a fait un bien fou grâce à sa technique et s’est même offert un but (2-0, 37e), son premier depuis septembre 2021.
Un niveau à maintenir contre l’Espagne
Pour son troisième match à la tête des Bleues et après un stage mitigé en octobre – victoire contre la Jamaïque (3-0) puis défaite contre la Suisse (1-2) –, Laurent Bonadei a donné la possibilité à de jeunes joueuses de s’illustrer. La latérale Alice Sombath, 21 ans, qui a connu sa première sous les couleurs bleues, n’en a pas forcément profité car cela a été compliqué pour la Lyonnaise qui s’est fait surprendre à quelques reprises.
A l’inverse, Noamie Feller (23 ans) a fait une très bonne entrée et Lou Bogaert (20 ans) a mieux réussi sa seconde période. Melvine Malard a rejoué également ses premières minutes depuis un an et a été toute proche de marquer, empêchée par une superbe parade de la gardienne nigériane du Paris FC, Chiamaka Nnadozie.
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En première période, les Bleues ont parfaitement écouté les consignes de leur coach, même si elles ont été facilement piégées en contre-attaque (2-1, 43e). Mais le niveau et l’envie ont considérablement baissé avec les sorties des cadres à la mi-temps (Le Sommer, Renard, Geyoro). Alignée dans les buts, Pauline Peyraud-Magnin n’est pas sortie assez rapidement pour éviter la réduction du score, mais s’est illustrée en sortant une frappe puissante et en plongeant dans le bon timing (80e).
Toujours intéressantes et dominatrices en match amical face à des nations plus faibles, les Bleues devront maintenir ce niveau mardi face aux Espagnoles, championnes du monde en titre, qui joueront sans la star Alexia Putellas, ni Irene Paredes et Jennifer Hermoso.