Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a envoyé des lettres plafonds dans les ministères pour préparer le projet de loi de finances.
Selon Contexte, celle destinée au ministère de la Transition écologique prévoit plusieurs coupes, dont une baisse de 60% du montant alloué au fonds vert.
Cet outil mis en place par Elisabeth Borne doit permettre aux collectivités locales d’investir pour la transition écologique.
Le vice-président de l’Association des maires de France, Jean-François Vigier, dit son inquiétude.
« Très inquiétant. » C’est l’expression qui revient en boucle dans la bouche de Jean-François Vigier, vice-président de l’Association des maires de France (AMF) et maire de Bures-sur-Yvette (Essonne). Comme tout le monde, c’est dans la presse qu’il a appris que les lettres plafonds envoyés par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal dans les différents ministères pour préparer le budget 2025 contenaient de nouveaux coups de rabot pour l’écologie.
Selon Contexte, qui s’est procuré la lettre envoyée au ministère de la Transition écologique, plusieurs coupes sont en effet envisagées : baisse des crédits pour la rénovation et la biodiversité, 500 millions d’euros de baisse pour l’électrification des voitures, mais aussi une chute de 60% du montant alloué au fonds vert. Il passerait, toujours selon Contexte, de 2,5 milliards d’euros en 2024 à un milliard en 2025.
C’est en parfait décalage avec ce qu’a annoncé Gabriel Attal ces dernières semaines.
C’est en parfait décalage avec ce qu’a annoncé Gabriel Attal ces dernières semaines.
Jean-François Vigier, vice-président de l’AMF
Mis en place par Elisabeth Borne il y a deux ans, cet outil vise à aider les collectivités locales à financer leur transition écologique. Ni Matignon ni le ministère n’ont commenté ces montants, les services du Premier ministre démissionnaire évoquant simplement la nécessité de réaliser dix milliards d’euros d’économies pour le budget de l’État. Des sources ministérielles ont par ailleurs précisé à l’AFP que ces lettres étaient « réversibles » et que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, pourrait décider tout autre chose.
Reste qu’en l’état, les élus locaux sont inquiets. « Non seulement c’est très inquiétant, mais c’est aussi en parfait décalage avec ce qu’a annoncé Gabriel Attal ces dernières semaines, réagit Jean-François Vigier pour TF1info. Dans son courrier de candidature à la présidence du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, il avait ainsi assuré qu’il sanctuarisait le montant du fonds vert.«
Le vice-président de l’AMF s’inquiète donc d’une situation dans laquelle l’administration, en l’occurrence Bercy, fait seule les arbitrages, en raison de la situation politique et dans un contexte d’urgence, puisque le budget doit être présenté avant le 1ᵉʳ octobre. « Des choix purement technocratiques sont faits et c’est préoccupant, réagit l’élu. J’espère que le gouvernement nommé reprendra les choses en main, mais en attendant, c’est un très mauvais signal envoyé aux collectivités. »
Pour celles-ci, le fonds vert, même s’il n’est pas parfait, permet de financer des travaux essentiels : isolation des bâtiments publics (écoles, gymnases, etc), transports en commun, modernisation de l’éclairage public, projet de « renaturation » dans les villes, circuits courts pour les cantines scolaires, etc. « Dès qu’il y a des économies à faire, la transition écologique et les collectivités sont la variable d’ajustement, déplore Jean-François Vigier. L’urgence climatique et la transition sont une grande cause nationale qui mériterait qu’on puisse agir à long terme, et par exemple, s’endetter sur 25/30 ans. »