vendredi, décembre 5

Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise

Son arrestation est un coup dur pour l’opposition tunisienne qui tente de s’unifier depuis quelques semaines. Six jours après le jugement en appel rendu dans le méga-procès pour complot contre la sûreté de l’État en Tunisie, l’homme politique Ahmed Nejib Chebbi, 82 ans, a été arrêté à son domicile et incarcéré, ce jeudi 4 décembre, en application de la peine prononcée à son encontre.

Condamné à 12 ans de prison vendredi 28 novembre, il était la dernière figure de l’opposition au régime encore en liberté provisoire après l’arrestation de la militante Chayma Issa, samedi 29 novembre, et de l’avocat Ayachi Hammami, mardi 2 décembre.

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Son interpellation vient clore la séquence politique ouverte par ce procès emblématique de la répression contre l’opposition en Tunisie. Dirigé contre 37 personnalités, il a débouché sur de nombreuses condamnations s’échelonnant de cinq à quarante-cinq ans de prison.

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Une vie consacrée au militantisme politique

Originaire de Tozeur, dans le sud de la Tunisie, Ahmed Nejib Chebbi, qui a dirigé pendant 23 ans le Parti démocrate progressiste (PDP) – une formation d’opposition fondée en 1981 -, a consacré toute sa vie au militantisme politique tout en devenant avocat dans le courant des années 1980. Homme politique de gauche, il a combattu la dictature d’Habib Bourguiba sous laquelle il a été emprisonné, puis celle de Zine el-Abidine Ben Ali.

Devenu député en 2011 dans l’Assemblée nationale constituante mise en place à la suite de la révolution tunisienne, il a ensuite formé en 2022, avec d’autres acteurs politiques, le Front de salut national, une coalition d’opposition au président Kaïs Saïed.

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