- Trois jours après son élection, Hinaupoko Devèze met à l’épreuve sa nouvelle popularité auprès des médias.
- « Tout s’enchaîne, tout va très vite. Je n’ai pas l’impression que ce qui se passe est vrai », nous glisse la Tahitienne de 23 ans, toujours pas redescendue de son « petit nuage ».
Suivez la couverture complète
La Tahitienne Hinaupoko Devèze sacrée Miss France 2026
Elle partage avec Céline Dion bien plus que son deuxième prénom. Comme la chanteuse québécoise, Hinaupoko Devèze croit elle aussi aux signes du destin. « C’est ce qui m’a menée jusqu’ici »
, sourit la Tahitienne de 23 ans, sacrée reine de beauté des Français trois jours plus tôt.
« J’ai écouté mon entourage et toutes les personnes qui m’ont poussée à tenter un jour cette belle aventure. J’ai cru en leur parole plus qu’en moi-même. J’ai eu ensuite plein de petits signaux qui petit à petit m’ont fait franchir des étapes. Et me voilà aujourd’hui en tant que Miss France 2026 ! »
, poursuit-elle. Embarquée dans son tourbillon médiatique, elle s’est arrêtée chez TF1 pour nous en dire plus sur son parcours, le lien très fort qui l’unit à la Polynésie d’où est originaire sa mère marquisienne ainsi que les enseignements nés de la période difficile qu’elle a traversée.
Parmi vos premiers mots après votre couronnement, il y a eu un « Pincez-moi ! Pincez-moi ! »
. Est-ce que c’est le geste que vous faites depuis dimanche pour vérifier que vous êtes bien Miss France 2026 ?
Tous les matins, j’ai le sentiment de planer. Tout s’enchaîne, tout va très vite. Je n’ai pas l’impression que ce qui se passe est vrai. Ma vie a pris une tournure assez brusque mais je fais au mieux, je m’adapte à ce nouveau rythme de vie de Miss France.
Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans cette nouvelle vie depuis votre couronnement ?
Je pense qu’on n’est jamais prête à devenir Miss France et consciente de ce qui va se passer. J’étais préparée à la critique sur les réseaux sociaux mais on ne se rend jamais compte de l’impact que ça peut avoir réellement sur chaque personne. Je découvre au fur et à mesure l’exposition et l’engouement que ça génère. Je ne m’attendais pas à autant de soutien. Je suis accompagnée à chaque pas. Pour l’instant, tout se passe bien et je souhaite que ça continue comme ça.
Vous disiez samedi que Vaimalama Chaves, Miss France 2019, vous avait inspirée à tenter l’aventure Miss France. Vous vous êtes croisées à Amiens après votre sacre, qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
Elle m’a dit qu’elle serait là pour moi, que je n’hésite pas à la contacter si j’ai besoin d’elle et qu’il fallait que j’affirme haut et fort ce prénom un peu compliqué ici à prononcer. D’ailleurs, elle a fait une petite vidéo de soutien pour apprendre à prononcer mon prénom, qui n’est pas commun ici. C’est très gentil à elle d’avoir fait attention à ce qu’on prononce bien mon prénom parce qu’il fait partie de mon identité.
J’aimerais qu’on arrête de coller des étiquettes à chacun. Ce n’est pas parce que tu n’as pas de diplôme que tu n’existes pas et que tu n’es pas assez.
J’aimerais qu’on arrête de coller des étiquettes à chacun. Ce n’est pas parce que tu n’as pas de diplôme que tu n’existes pas et que tu n’es pas assez.
Hinaupoko Devèze, Miss France 2026
Dans le questionnaire que vous aviez rempli pour nous avant l’élection, vous nous parliez de la série Suits
en disant : « Elle encourage à trouver sa place même lorsqu’on ne rentre pas dans les ‘cases’ traditionnelles »
. Vous diriez que l’aventure Miss Tahiti et Miss France vous a aidée à trouver votre place ?
Oui, bien sûr. Dans la série Suits
, on voit un homme très brillant qui ne possède pas forcément tous les diplômes nécessaires pour exercer le métier d’avocat. Mais pour autant, il brille d’intelligence. Ce que j’admire dans cette série, c’est que les diplômes ne déterminent en rien l’intelligence. On ne peut pas juger quelqu’un sur son statut social ou sur les diplômes qu’il a accumulés dans sa vie. Avec ce titre de Miss France, je peux porter une voix. Et il n’y a pas de diplôme pour être Miss ! Je pense que la vie est faite pour ça : apprendre à découvrir le domaine dans lequel on peut s’épanouir et exceller, ce qui nous fait vibrer. J’aimerais qu’on arrête de coller des étiquettes à chacun. Ce n’est pas parce que tu n’as pas de diplôme que tu n’existes pas et que tu n’es pas assez.
Vous avez eu une très jolie façon de vous présenter samedi : « Je suis d’ici et un peu d’ailleurs aussi »
, « Je suis le fruit d’une histoire d’amour entre la Polynésie et le Sud de la France »
… Mais comment vos amis vous décriraient-ils ?
Mes amis disent que je suis simple, douce, assez posée. Ça me touche beaucoup qu’on dise que je dégage de la douceur. Ils diraient aussi que je peux beaucoup rigoler si j’en ai envie et que je suis très bienveillante. J’ai toujours eu cette règle d’or : « Fais aux autres ce qu’on aimerait qu’on te fasse, ne leur fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse »
. Je suis aussi pipelette, je pense que je suis plus douée pour être sur des podcasts que pour faire des résumés (rires)
.
Vos parents étaient forcément très émus en vous rejoignant sur scène. Avez-vous pu échanger avec vos frères et sœurs ?
Pas avec tous. J’ai cinq demi-frères et deux demi-sœurs. Si j’appelle l’un, j’appelle l’autre. Il ne faut faire aucun jaloux ! J’ai trois frères en Polynésie, une sœur en Suisse, trois frères et une sœur qui vivent en France. Trois d’entre eux étaient présents à l’élection, j’ai pu les voir à la fête après. Ça m’a fait très plaisir. D’ailleurs, l’agent de sécurité n’a pas compris qu’on était de la même famille parce qu’on est tous très différents physiquement. Deux sont blonds aux yeux bleus par exemple. Je n’ai pas encore pu avoir les autres au téléphone mais ils savent très bien que je pense à eux et que je leur fais de gros bisous.
À 21 ans, j’ai décidé de quitter mon petit cocon. J’avais besoin de ce retour aux sources et d’en apprendre plus sur mon identité polynésienne
À 21 ans, j’ai décidé de quitter mon petit cocon. J’avais besoin de ce retour aux sources et d’en apprendre plus sur mon identité polynésienne
Hinaupoko Devèze, Miss France 2026
Vous êtes née à Tahiti, avez grandi en métropole et un peu en Nouvelle-Calédonie mais vous avez fait le choix de retourner vivre au Fenua, comme Angélique Angarni-Filopon l’avait fait en Martinique. Il vous a fallu repartir de zéro ?
Ça a été un vrai challenge pour moi. À 21 ans, j’ai décidé de quitter mon petit cocon. J’avais besoin de ce retour aux sources et d’en apprendre plus sur mon identité polynésienne. Mes études de psychologie, que j’ai mises en pause avant de partir, ont été un déclic pour apprendre à me connaître. Avant de se lancer dans un métier, il faut savoir qui on est. Quand je suis arrivée, je ne connaissais que ma famille et je me suis laissée porter par l’expérience. Au départ, je voulais rester un an et potentiellement rentrer. Et finalement, j’ai fait plein de très belles rencontres. J’ai commencé à travailler et je me suis vraiment épanouie dans ce rythme de vie polynésien qui m’a beaucoup nourrie. Je suis fière d’avoir renoué avec mes racines.
Votre sacre a été très largement salué à Tahiti…
J’ai vu une vidéo tout à l’heure de l’effervescence que ça a créé là-bas. Ça m’a énormément touchée. J’ai les larmes aux yeux de savoir que le peuple polynésien a sauté de joie et était très fier. Ils l’ont souhaité et on a réussi à le réaliser, ils m’ont encouragée et m’ont poussée jusqu’ici. J’espère pouvoir continuer à les rendre fiers toute cette année.
Samedi après l’élection, vous avez déclaré vouloir que « les gens n’aient plus peur de dire qu’ils ne vont pas bien »
. Qu’est-ce qui vous a poussé à dire tout haut que vous n’alliez pas bien lors de votre burn-out ?
Je me sentais très mal et je n’arrivais plus à voir un seul aspect positif dans quoi que ce soit. Je me réveillais le matin, je me sentais triste. Je portais un poids lourd sur moi. Je subissais plus ma vie que je ne la vivais. Ça arrive à tout le monde d’avoir une journée où on se sent mal. Quand on voit que ça ne passe pas, c’est qu’il y a un souci et qu’on a peut-être besoin d’une aide extérieure. J’ai tout simplement demandé de l’aide à mes parents parce qu’avec eux, il n’y a aucun tabou. Je leur ai dit que j’avais besoin de me confier à quelqu’un d’extérieur. J’ai rencontré une psychologue qui m’a aidée à comprendre tout ce que je ressentais. Il faut s’écouter mais aussi éviter l’isolement.
Que penserait la jeune Hinaupoko de 18 ans de celle qui, à 23 ans, a eu le courage de prendre la parole devant près de 7 millions de Français ?
Je pense qu’elle n’y croirait pas, honnêtement ! Elle serait choquée de cette belle évolution. Parce qu’à 18 ans, j’avais énormément peur du regard des gens. J’avais tout le temps peur qu’on parle de moi ou qu’on vienne à dire qu’on ne m’aime pas. J’étais très sensible à ça, je le suis toujours mais j’ai accepté qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde.
Au moment des questions du public au top 5, vous avez déclaré : « Nous sommes tous libres de devenir la personne que nous voulons être »
. Avez-vous déjà une idée de la Miss France que vous voulez être cette année ?
Une Miss France inspirante !
Vous avez grandi dans un petit village du Gard. Avez-vous songé à vous présenter à l’élection de Miss Languedoc plutôt qu’à celle de Miss Tahiti ?
Pour la petite histoire, on m’a proposé de participer à Miss La Grande Motte. J’avais 19 ans et je travaillais dans un restaurant là-bas. Quand j’ai demandé à quoi ça menait, on m’a dit que c’était qualificatif à l’époque pour Miss Languedoc-Roussillon puis Miss France. J’ai répondu que je préférais ne pas me présenter parce que j’ai toujours dit que si je me lançais, ce serait pour représenter la Polynésie française.
Camille Cerf vous a accompagnée sur votre début de marathon médiatique. Est-ce que vous avez déjà échangé vos numéros pour pouvoir l’appeler en cas de besoin ?
Oui, bien sûr. Si j’ai des doutes ou besoin d’être rassurée, je peux l’appeler. C’est une marraine en or. Elle a connu le même parcours, elle ce sait ce que c’est de devenir une personnalité publique. Elle sera toujours là aussi pour me conseiller.
Que peut-on vous souhaiter pour 2026 ?
J’espère que ce sera une très belle année sous le signe de la bienveillance, de la tolérance et de la bienséance. J’espère faire de mon mieux de cette année pour faire briller ces belles valeurs et celles du respect surtout.




