mercredi, mars 26

Le rappeur Koba LaD a été placé en garde en vue ce lundi dans le cadre de l’enquête sur l’évasion de Mohamed Amra en 2024.
En cause : ses liens présumés avec la BMF, un groupe qui pourrait avoir fourni un soutien logistique au narcotrafiquant.
Ces soupçons viennent encore assombrir le portrait de l’artiste de 24 ans, impliqué dans plusieurs procédures judiciaires.

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Mohamed Amra arrêté après 9 mois de cavale

Il fait partie des 24 personnes placées en garde à vue, lundi 24 mars, dans le cadre de l’enquête sur l’évasion de Mohamed Amra. Si la plupart d’entre elles avaient été interpellées quelques heures plus tôt, le rappeur Koba LaD a lui été extrait de sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis, où il purge une peine de quinze mois de détention, prononcée en janvier dernier pour des violences commises contre son manager en 2022.

De son vrai Marcel Loutarila Junior, l’artiste de 24 ans devait être questionné sur ses liens avec la Black Manjak Family, un groupe communautaire dont on peut voir le logo dans le clip du titre « Freestyle BMF #1 », mis en ligne l’été dernier. « C’est la B, c’est la BMF. C’est la B, c’est la B, c’est la BMF », lance le rappeur d’origine brazza-congolaise, né à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et qui a passé l’essentiel de sa jeunesse à Évry, dans l’Essonne.

D’après nos confrères du Parisien, les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) le soupçonnent d’avoir été mis au courant de l’évasion de Mohamed Amra au péage d’Incarville, en mai 2024, par des membres de la BMF, regroupés dans une organisation criminelle qui aurait pu fournir un soutien logistique au narcotrafiquant.

Mis en examen et écroué en septembre suite à un accident de la route mortel, Koba LaD aurait échangé par téléphone depuis sa cellule avec des membres de la BMF, ces derniers mois. Selon un document d’enquête révélé par Le Figaro, le rappeur « pourrait être une vitrine pour blanchir les revenus générés par le trafic de stupéfiants opéré par les individus se disant membres de la BMF ou ses proches directs. »

Un succès éclair… et des frasques en cascade

Ces soupçons viennent un peu plus assombrir le portrait de ce prodige du rap, signé à l’âge de 17 ans par la filiale française du célèbre label américain Def Jam, qui a révélé des légendes du hip-hop comme Public Enemy, les Beastie Boys ou encore Jay-Z. Depuis, il a publié trois albums, tous certifiés disques de platine, avec plus de 100.000 exemplaires vendus. Cette ascension éclair a toutefois été vite émaillée de multiples polémiques, liées aussi bien à ses textes qu’à ses frasques privées. 

En 2019, Koba LaD est accusé de faire l’apologie du viol dans un freestyle qui sera supprimé des plateformes de streaming avant d’être revue et corrigée par son auteur. Début 2020, il est pointé du doigt après avoir repartagé la capture d’écran d’un article consacré au meurtre d’un jeune Afro-Américain par son père, ponctuée d’un « bien joué » en légende. Une maladresse qui le pousse à publier une longue vidéo dans laquelle il condamne l’homophobie.

Les condamnations s’accumulent

Le 20 novembre de la même année, le rappeur perd le contrôle d’une Porsche de location dans le 1er arrondissement de Marseille et percute une automobiliste, blessée au dos. Il prend la fuite, mais finit par se rendre de lui-même au commissariat. Dans cette affaire, il écopera d’une peine de trois mois de prison avec sursis probatoire, 140 heures de travaux d’intérêt général et quatre mois de suspension de permis.

Au printemps 2022, son casier judiciaire s’alourdit lorsque, avec trois de ses proches, il passe à tabac et séquestre dans un entrepôt de l’Essonne son manager historique, surnommé « Deuspi », l’accusant de l’avoir escroqué de plusieurs centaines de milliers d’euros. C’est pour cette affaire qu’il a été condamné à quinze mois de prison en janvier dernier, dans l’attente d’un procès pour homicide involontaire aggravé suite à un accident de la route qui a coûté la vie à l’un de ses proches dans la nuit du 10 septembre. 

Alors qu’il conduisait sa berline sportive de luxe sous l’emprise de stupéfiants sur une route de l’Essonne, Koba LaD a percuté un camion à l’arrêt sur une bretelle de sortie d’une station-essence, où la vitesse était limitée à 40 km/h et où il se déplaçait à plus de 100 km/h. Ironie du sort : quelques heures plus tôt, l’émission « Clique » sur Canal + diffusait une interview dans laquelle le rappeur, aux côtés de sa compagne, la chanteuse Wejdene, assurait avoir mis fin à ses excès toxiques.

Fin septembre, Koba LaD a également été jugé suite à une bagarre ultra-violente, survenue en novembre 2022 à la sortie d’une boite de nuit dans le IXe arrondissement à Paris. Reconnu coupable d’avoir porté un coup de bouteille à l’une des victimes, ainsi qu’un coup de pied et un coup de genou, il a été condamné à vingt-quatre mois de prison dont douze mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans.

Jérôme VERMELIN

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