jeudi, janvier 16

Dans son discours de politique générale mardi 14 janvier, François Bayrou, maire de Pau depuis 2014 et désormais premier ministre, a suggéré un retour sur « la question de l’exercice simultané d’une responsabilité locale et nationale ». Directeur de recherche en sociologie au CNRS et professeur à l’Ecole polytechnique, auteur notamment des Candidats (PUF, 2021) et coauteur avec Julien Boelaert et Sébastien Michon de Métier : député (Raisons d’agir, 2017), Etienne Ollion revient sur les implications d’un retour sur la loi sur le cumul des mandats.

François Bayrou a de nouveau abordé, mardi, devant l’Assemblée nationale, la question du cumul de mandats, qu’il suggère de « reposer ». Pour quelles raisons ?

Cette question n’a en fait jamais vraiment disparu de l’agenda depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2014 interdisant le cumul d’un mandat de législateur avec une position dans un exécutif local, mais l’arrivée de François Bayrou à Matignon lui donne une visibilité accrue. Dans la semaine de sa nomination, il a présidé le conseil municipal de Pau, dont il est maire, alors qu’un cyclone venait de dévaster Mayotte [en décembre 2024]. Cela a été dénoncé comme un faux pas, même si rien, dans la loi de 2014, ne précise d’obligation pour les ministres.

Depuis que Lionel Jospin a été premier ministre [1997-2002], un usage veut que les ministres ne cumulent pas. Cet usage avait été transgressé, mais pas par les premiers ministres : Edouard Philippe et Jean Castex avaient tous deux abandonné leur mairie. François Bayrou revient, lui, à la pratique qu’on croyait appartenir au passé des années 1986-1988, quand Jacques Chirac était resté maire de Paris [1977-1995] alors qu’il était premier ministre. Il va même jusqu’à la revendiquer haut et fort en déclarant qu’« on s’est trompés en [rendant] incompatibles les responsabilités locales et nationales ».

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Quels sont les arguments en faveur du cumul des mandats, auquel les sondages d’opinion montrent que les Français sont très opposés ?

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