George Santos a décidé qu’il avait assez menti. Cet ex-représentant républicain, expulsé du Congrès américain pour avoir inventé un CV et financé un train de vie luxueux avec de l’argent volé aux donateurs, a finalement plaidé coupable devant le tribunal de New York, lundi 19 août.
« L’ancien membre du Congrès George Santos a comparu au tribunal juste derrière moi et a enfin dit la vérité sous serment et cette vérité est qu’il est un délinquant. Santos a plaidé coupable d’avoir commis de graves crimes et délits dont la fraude et l’usurpation d’identité », a tonné, devant la presse, le procureur fédéral pour l’est de New York, Breon Peace.
« J’ai trahi la confiance de mes électeurs et de mes partisans. Je regrette profondément ma conduite », a déclaré M. Santos, la voix tremblante devant la cour. Il a ensuite expliqué aux journalistes à l’extérieur du tribunal, que ses ambitions politiques l’avaient conduit « à prendre des décisions contraires à l’éthique ».
« Ce n’est pas seulement une reconnaissance de ma fausse déclaration aux autres, mais plus profondément, c’est ma propre reconnaissance des mensonges que je me suis racontés au cours de ces dernières années », a ajouté celui qui avait, un premier temps, clamé son innocence face aux vingt-trois accusations portées par le parquet fédéral de Brooklyn.
Entre deux ans et vingt-deux ans de prison
L’ex-élu new-yorkais restera en liberté sous caution jusqu’au prononcé de sa peine prévu le 7 février. Un communiqué du ministère de la justice précise que M. Santos, 36 ans, encourt « un minimum de deux ans de prison et un maximum de vingt-deux années » et qu’il devra payer au total quelque 578 000 dollars d’amendes (520 000 euros environ).
M. Santos, surnommé par la presse le menteur en série, a été expulsé du Congrès le 1er décembre dernier, un fait rarissime. Il avait été élu un an plus tôt député d’une circonscription new-yorkaise comptant une partie de l’arrondissement de Queens et une partie du comté de Nassau sur Long Island.
Une enquête menée par le New York Times avait révélé ses mensonges alors qu’il siégeait déjà au Congrès.
Un faux descendant de survivants juifs de l’Holocauste
Fils d’immigrants brésiliens, il s’était présenté comme la « nouvelle figure du Parti républicain » lors des législatives de novembre 2022 et avait façonné son image à partir de mensonges concernant son éducation, sa religion, son expérience professionnelle, ses biens et ses salaires. Il est allé jusqu’à falsifier son histoire familiale, affirmant être descendant de survivants juifs de l’Holocauste qui auraient fui les atrocités nazies pendant la seconde guerre mondiale. Il a aussi affirmé que sa mère était présente dans le World Trade Center au moment des attentats du 11 septembre 2001, ce qui a ensuite été démenti.
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George Santos a également faussement affirmé détenir un diplôme de la New York University et avoir travaillé pour les banques américaines Goldman Sachs ou Citigroup.
Parmi ses fraudes financières, il a notamment admis avoir volé les numéros de cartes de crédit de plusieurs personnes et de les avoir utilisées pour sa campagne, ou encore avoir trompé des donateurs avec une fausse association à but non lucratif et avoir utilisé l’argent pour acheter des vêtements de marque.