mercredi, janvier 8

La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle a été certifiée par le Congrès américain.
S’il s’agit d’une formalité parlementaire, c’est cette cérémonie qu’avaient interrompue des centaines de partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021.
L’assaut du Capitole était encore dans tous les esprits ce lundi, quatre ans jour pour jour après les évènements tragiques.

312 voix pour le candidat républicain, 226 pour sa rivale démocrate. La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre a été certifiée ce lundi par le Congrès américain, en amont de l’investiture du républicain le 20 janvier. La cérémonie protocolaire, qui a eu lieu quatre ans jour pour jour après l’assaut du Capitole, était présidée par la rivale démocrate de Donald Trump, Kamala Harris, en tant que vice-présidente.

C’est en principe une simple formalité, une réunion des deux chambres du Congrès pour certifier l’élection du nouveau président américain. Mais c’est cette cérémonie qu’ont voulu empêcher par la force des centaines de partisans de Donald Trump il y a quatre ans, le 6 janvier 2021, en investissant le Capitole, avec l’assentiment, voire les encouragements, de celui qui était alors le locataire de la Maison Blanche. Il avait même exhorté son vice-président, Mike Pence à refuser de signer la certification de la victoire de Joe Biden.

C’est ce qui a rendu l’évènement de ce lundi plus scruté qu’à l’accoutumée, doublé du fait que c’est la vice-présidente qui a dû prononcer le discours final et signer la certification, c’est-à-dire Kamala Harris, la candidate démocrate vaincue par Donald Trump en novembre dernier. Elle a dû parler d’elle-même à la troisième personne, pour annoncer que « la candidate Kamala D. Harris, de l’État de Californie, a reçu 226 votes ».

Les mesures de sécurité avaient été renforcées autour du Capitole, alors qu’une tempête de neige s’abattait depuis la nuit sur Washington. La police du Capitole, montrée du doigt pour sa gestion défaillante de la manifestation il y a quatre ans, avait pris les devants, en installant notamment de hautes barrières de sécurité autour des bâtiments, et en renforçant ses effectifs. Les autorités américaines estimaient cependant qu’aucune menace sérieuse ne planait sur l’évènement cette année, ce qu’ont confirmé les faits.

Les deux chambres du Congrès se sont réunies à partir de 13h locales pour compter les votes du Collège électoral obtenus par les deux candidats, et certifier la victoire de celui qui en a obtenu le plus. Le nom de celui-ci est connu depuis le mois de novembre dernier, et aucun suspense n’était attendu. La rivale de Donald Trump a reconnu sa défaite dans les urnes dès le lendemain du scrutin, Joe Biden a organisé une transition en douceur durant les deux mois d’intervalle, et le vainqueur sera investi comme président des États-Unis le 20 janvier prochain.

De nombreux élus républicains ont pourtant mis en scène leur participation au vote comme une sorte d’acte de résistance, le principal obstacle qu’ils aient à affronter étant la neige qui s’abat sur la capitale américaine. « Je suis ici et je marcherai jusqu’au Capitole s’il le faut », avait ainsi claironné la députée conservatrice de Géorgie Marjorie Taylor Greene. L’avis de tempête était cependant bien réel, et certains évènements officiels prévus dans la matinée ont dû être annulés, des participants n’ayant pas pu atterrir à temps. Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait d’ailleurs intimé à ses troupes ce dimanche : « Ne quittez pas la ville », au risque de ne pas pouvoir y revenir à temps.

De fait, les rangs des parlementaires semblaient clairsemés en début de séance, ont relevé les journalistes présents dans l’enceinte. Un sénateur démocrate du New Jersey, Andy Kim, s’est amusé à photographier les allées quasi vides du Capitole, en les comparant aux mêmes lieux photographiés quatre ans plus tôt, au plus fort de l’assaut (voir ci-dessous).

Le sénateur Chuck Schumer, leader de la minorité démocrate, a rappelé les évènements du 6 janvier 2021 dans son discours d’ouverture, en ajoutant que son parti ne s’engagerait pas dans un « négationnisme électoral ». Il a aussi estimé que l’amnistie que Donald Trump promet d’accorder aux assaillants condamnés reviendrait à cautionner la « violence politique ». Avant de partir pour le Capitole, la vice-présidente Kamala Harris avait déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux, que la certification qu’elle devait signer aujourd’hui était « un devoir sacré – que je vais effectuer guidée par mon amour du pays, ma loyauté à la Constitution, et mon inébranlable foi dans le peuple américain ».


F.Se

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