vendredi, mai 17
Alejandro Mayorkas à New York (États-Unis), le 17 avril 2024.

Il n’a fallu qu’une poignée d’heures pour que le Sénat américain juge le procès intenté contre Alejandro Mayorkas infondé. Le secrétaire à la sécurité intérieure de Joe Biden a ainsi échappé, mercredi 17 avril, à une procédure de destitution lancée contre lui par les républicains.

Ces derniers accusent le ministre chargé notamment de l’immigration d’avoir transformé en passoire la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, et l’avaient en conséquence inculpé, mi février, à la Chambre des représentants où ils sont majoritaires.

Comme la Constitution l’exige, le Sénat, l’autre chambre du Congrès américain, a entamé mercredi le procès du responsable américain. La procédure a formellement débuté en début d’après-midi mais a été balayée dans la foulée, les démocrates, majoritaires, votant en bloc pour s’opposer à la destitution de M. Mayorkas.

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En pleine année électorale, l’immigration s’est imposée comme un des sujets phares de la campagne qui oppose le président démocrate Joe Biden à l’ancien dirigeant républicain Donald Trump. Le camp du président actuel accuse les républicains de faire du ministre un bouc émissaire à moins de sept mois de l’élection présidentielle.

Casse-tête pour Joe Biden

La Constitution prévoit que le Congrès peut destituer le président, un ministre, ou des juges fédéraux en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ». La dernière inculpation d’un ministre par le Congrès remonte à 1876. Le ministre de la guerre William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution.

Le principal intéressé, Alejandro Mayorkas, a lui maintes fois rejeté les accusations des républicains, leur reprochant de « gaspiller du temps précieux et l’argent des contribuables » avec cette procédure de destitution.

La situation n’en reste pas moins un casse-tête pour Joe Biden. Les républicains, pour la plupart proches de l’ancien président Donald Trump à la rhétorique très anti-immigration, accusent le président démocrate d’avoir laissé le pays se faire « envahir », prenant pour exemple le chiffre record de migrants arrêtés à la frontière, 302 000 en décembre.

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Donald Trump se réfère régulièrement à des meurtres particulièrement choquants, commis par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, pour marteler qu’il existe une vague de criminalité due aux migrants clandestins. Mais ni les statistiques policières disponibles dans les grandes villes américaines, ni les études réalisées par des experts, ne montrent la réalité d’un tel phénomène.

Le Monde avec AFP

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