vendredi, septembre 20

Réflexe comportemental complexe, le bâillement est naturel chez l’être humain, mais encore plein de mystère pour la science.
Même s’il peut susciter des regards réprobateurs dans certaines situations, le bâillement est nécessaire pour l’organisme.
Le docteur Jean-Marc Sène nous décrypte ce mystérieux réflexe dans Bonjour ! La Matinale TF1.

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Bonjour ! La Matinale TF1

C’est un geste des plus communs qui parfois peut nous mettre dans l’embarras : le bâillement. Il arrive de manière impromptue, se propage comme une traînée de poudre, d’individu à individu, et il est resté un mystère pendant longtemps pour la communauté scientifique. Jean-Marc Sène nous explique ce qu’il se cache derrière le bâillement dans « Bonjour ! La Matinale » sur TF1.

Que se passe-t-il quand on bâille ?

Du latin « badare » qui signifie ouvrir la bouche, le bâillement est un comportement dit « stéréotypé » complexe. Il s’agit d’une contraction involontaire de la mâchoire durant laquelle on inspire très longuement et on expire plus rapidement. Cela donne lieu à plusieurs interprétations. Lorsqu’on bâille, les scientifiques ont remarqué que l’on sécrète de la sérotonine, de la dopamine et de l’acétylcholine au niveau du cerveau. Ces neuromédiateurs interviennent notamment sur notre état d’éveil. Lorsqu’on bâille, les muscles du cou se contractent également. Ils ont pour but d’ouvrir le larynx et le pharynx pour faire entrer l’air vers les poumons. Le diaphragme se contracte par ailleurs pour faire gonfler les poumons. Le but ? Oxygéner le sang.

Pourquoi a-t-on besoin de bâiller ?

Ce réflexe permet d’augmenter l’éveil et l’attention. Comment ? Les scientifiques émettent plusieurs hypothèses. Le bâillement pourrait être le résultat d’un changement d’activité cérébrale, on changerait de circuits neuronaux, c’est-à-dire que l’on passerait d’une réflexion intérieure (comme la méditation) vers un circuit de l’attention de l’environnement, c’est-à-dire porté sur l’extérieur. C’est une espèce de transition entre le sommeil et l’éveil.

Deuxième hypothèse : le drainage veineux. En bâillant, on contracte les muscles, on apporte de l’air dans l’organisme et quand on relâche, il y a un effet d’appel sanguin et de retour veineux. On diminuerait, en bâillant, certaines substances qui nous rendent somnolents. Dernière hypothèse des scientifiques : bâiller permettrait de réguler la température cérébrale.

Bâiller, une preuve d’empathie et de socialité

Selon une étude réalisée en 2020 et publiée dans la revue scientifique PLOS One, le bâillement a un lien avec l’empathie. L’étude a montré que les gens sont plus susceptibles d’avoir un bâillement communicatif lorsqu’ils sont avec leurs proches. Plus les liens sont étroits, plus les bâillements sont profonds ! Par ailleurs, il n’est pas rare de voir les animaux les plus sociaux bâiller en réaction à leurs congénères : les primates, les chats ou les chiens peuvent, en effet, être pris par ce réflexe comportemental !


Sabine BOUCHOUL | Chronique : Jean-Marc SENE

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