mardi, mai 21
A Port-la-Nouvelle (Aude), le 19 avril 2018.

« Port-la-Nouvelle, c’est le gigantisme à l’œuvre. » Vendredi 12 avril, lorsque Didier Codorniou prend la parole, sur le terminal éolien du port de commerce de cette commune de l’Aude, quelques mots lui manquent pour évoquer l’étendue de tous les projets en cours. Le vice-président socialiste de la région Occitanie et maire de la commune voisine de Gruissan n’arrête pas, depuis 2019, de venir inaugurer de nouvelles installations.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La course en tête d’EDF dans l’éolien en mer

Car Port-la-Nouvelle, et ses 5 800 habitants, est le théâtre d’immenses chantiers : la capacité de marchandises passera de 2 millions de tonnes par an à 6 millions de tonnes à l’horizon 2030, avec un objectif, à terme, de 12 millions de tonnes. La surface globale du port passera de 60 à 210 hectares, accueillant pour moitié des nouveaux produits « verts » (hydrogène, éoliennes en mer, économie circulaire), et, pour l’autre, des hydrocarbures, des céréales, des produits forestiers ou des engrais.

La construction de nouveaux terminaux, ou l’ajout de centaines de mètres de quais supplémentaires, nécessite l’extraction de 10 millions de mètres cubes de sable et de vase. Le port pourra accueillir des navires transportant jusqu’à 80 000 tonnes pour un tirant d’eau de 14,5 mètres, contre la moitié jusqu’alors.

La petite ville balnéaire veut devenir un hub maritime à la pointe de toutes les technologies. « C’était cela ou mourir », commente Henri Martin, le maire (divers droite) qui a lancé les projets dès 2014. Des investissements qui, à terme, atteindront presque le milliard d’euros, financés en grande partie par la région Occitanie, aux côtés de la Banque des territoires et d’entreprises privées.

Une hydre flottant à deux têtes

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Eoliennes en mer : les communes riveraines divisées sur la juste répartition des compensations financières

Vendredi, l’inauguration mettait en lumière ces technologies de demain. Au bout du quai encore en construction, est exposé Nezzy², un prototype à l’échelle 1/10e d’une éolienne flottante à deux têtes. Développé par l’entreprise EnBW-Valeco, basée à Montpellier, l’engin est une sorte d’hydre à deux rotors, sans moteurs, qui pourra flotter et produire 20 mégawatts d’électricité.

Selon François Daumard, président du groupe spécialisé dans le développement, la construction et l’exploitation de projets d’énergies renouvelables, « la machine représente un bond technologique, avec un design révolutionnaire et un coût de fabrication très faible. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Eoliennes en mer : la fin annoncée de la course au gigantisme

A terme, Nezzy² dépassera les 115 mètres de hauteur, et ses pâles s’étendront sur 180 mètres de diamètre. Le prototype en est au stade de l’expérimentation, menée en partenariat avec l’université de Montpellier et ses étudiants ingénieurs. Courant 2024, Nezzy² prendra la direction du port de Sète (Hérault) pour subir des tests en mer, notamment sa résistance aux vents ou aux tempêtes.

Il vous reste 40.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version