Investir dans des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ne se fait pas à la légère, car la pierre est un placement de long terme. Il ne faut donc pas se tromper… et prendre en compte les nouveaux défis rencontrés par les SCPI qui optent pour l’immobilier d’entreprise et commercial. A commencer par la place du bureau dans nos sociétés, depuis la généralisation du télétravail pendant la crise du Covid-19.
La mort du bureau est-elle un fantasme ou une réalité ? Avec l’explosion des outils de travail à distance, le désir de certains travailleurs de quitter les grandes villes pour un meilleur confort de vie, et l’opportunisme de certaines entreprises pour faire des économies, le bureau traditionnel semble avoir du plomb dans l’aile. Or, cette catégorie d’actifs représente plus de 60 % des biens détenus par les SCPI, ce qui en fait le plus gros marché d’investissement en Europe.
Si les experts divergent sur l’ampleur des conséquences à long terme du télétravail, ne pas tenir compte des changements d’attentes des bailleurs semble impossible. Dans une note d’octobre 2022, le directeur de la recherche de Primonial REIM annonçait d’ailleurs tabler sur une performance plus faible des bureaux sur la période 2022-2026 que lors de la décennie écoulée. La note évoque, notamment, « un réajustement potentiel de la demande placée en raison du travail hybride ».
Mais le phénomène est plus complexe qu’une simple réduction de la quête de surfaces, les entreprises affichant aussi de nouveaux besoins. « Nous assistons à un changement structurel dans la demande de bureaux, souligne Antoine Depigny, directeur du développement de Primonial REIM France. Depuis le Covid-19, les locataires et les investisseurs cherchent des immeubles différents, centraux, proches de transports en commun, hybrides… Le marché risque donc de se segmenter avec, d’un côté, des biens délaissés, et, de l’autre côté, une demande extrêmement forte pour les biens de qualité, répondant à ces critères. Ainsi, à Paris, les loyers dans le quartier central des affaires ont franchi la barre des 1 000 euros du mètre carré, un niveau record, pour certains biens très prisés. »
Investir pour garantir le capital
Autre sujet au cœur des décisions d’investissement : l’efficacité énergétique des locaux. Pour rappel, un décret entré en vigueur en octobre 2019 impose aux bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 mètres carrés (bureaux, commerces, hôtels…) de réduire leur consommation énergétique de plus de 40 % d’ici à 2030, de 50 % d’ici à 2040 et de 60 % d’ici à 2050. Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, les entreprises locataires sont en outre plus sensibles à cette question.
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