Les fortes chaleurs qui ont touché tout le territoire métropolitain la semaine de la rentrée scolaire ont rappelé l’urgence de la rénovation énergétique des écoles, collèges et lycées français. Un chantier colossal à la charge des collectivités territoriales et dont le Sénat, dans un rapport d’information publié en juin, a déploré le « pilotage (…) encore réduit au tâtonnement » faute de diagnostic, d’outils et de financements suffisants. Pour répondre à ce défi que les collectivités assurent ne pas pouvoir relever seules, le gouvernement a présenté, au mois de mai, un plan dont les contours ont été élargis et précisés, jeudi 14 septembre, par le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, et le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal.
Sur les « 43 908 écoles [publiques], on considère qu’on en a au moins 40 000 qui ne sont pas aux normes », a déclaré M. Béchu. Le ministre a confirmé l’ambition annoncée le 5 septembre par le président de la République, Emmanuel Macron, de les rénover d’ici à 2034. Au printemps, le gouvernement insistait surtout sur l’objectif de 10 000 chantiers lancés d’ici à 2027 grâce au programme de prêts de la Banque des territoires, baptisé EduRénov. Une enveloppe annuelle de 500 millions d’euros destinée à ces travaux sera prévue dès 2024 dans le cadre du Fonds vert, doté jusqu’alors de 2 milliards d’euros pour aider au financement des projets environnementaux des collectivités territoriales.
A partir de 2024, les travaux visant à améliorer le « confort d’été » dans les établissements scolaires, inadaptés aux fortes températures alors que le dérèglement climatique multiplie et intensifie les vagues de chaleur, deviennent par ailleurs éligibles au Fonds vert.
La reconnaissance du fait que la quasi-totalité des écoles nécessitent des transformations et la sanctuarisation de fonds destinés à leur rénovation a été accueillie avec satisfaction par les représentants des élus, qui se sont exprimés par la voix de l’Association des maires de France (AMF). Mais le plan présenté jeudi a suscité l’inquiétude des maires quant à son pilotage, ignorant, selon eux, la répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités.
Christophe Béchu a en effet expliqué que, si 40 000 écoles avaient bien vocation à être rénovées d’ici à 2034, il revenait au préfet – et donc à un représentant de l’Etat – d’établir une liste d’établissements « prioritaires ». « Les écoles sont des bâtiments qui relèvent de notre compétence, c’est aux communes de décider quelles formes doivent prendre les rénovations et quelles écoles sont prioritaires pour en bénéficier », reproche Christian Métairie, maire écologiste d’Arcueil (Val-de-Marne) et coprésident de la commission transition écologique de l’AMF.
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