Réforme des retraites : les syndicats se préparent à des grèves reconductibles

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Ils veulent une mobilisation « inoubliable » dans le but de « faire plier » l’Elysée et le gouvernement. Pour la sixième fois depuis le 19 janvier, les huit principaux syndicats de salariés et cinq organisations de défense de la jeunesse exhortent la population à descendre dans la rue pour obtenir l’abandon de la réforme des retraites. Cette nouvelle démonstration de force, prévue mardi 7 mars, vise à « mettre la France à l’arrêt » durant vingt-quatre heures, tout en enclenchant un deuxième cycle dans la contestation : au-delà des manifestations, qui s’annoncent imposantes, des arrêts de travail, déjà en cours dans certains secteurs comme celui de l’énergie, sont programmés et susceptibles de s’inscrire dans la durée.

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Les chiffres émanant des services du ministère de l’intérieur évoquent une vague dont la hauteur impressionne : entre 1,1 million et 1,4 million de femmes et d’hommes pourraient battre le pavé, mardi. « C’est la prévision la plus élevée depuis le début du conflit », commente Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, rapporte que, dès le 2 mars, des appels à défiler ont été identifiés dans « 265 lieux » – soit un chiffre supérieur à celui des cinq précédentes journées nationales d’action, selon lui – et la liste n’est pas close. « C’est un signe qui ne trompe pas », affirme-t-il.

Le fait que les protestataires aient un peu levé le pied durant la deuxième quinzaine de février ne semble pas avoir écorné leur détermination. L’exécutif leur a, qui plus est, fourni un surcroît d’énergie, à travers des déclarations qui ont nourri le courroux. « Mettre la France à l’arrêt, c’est prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine dans quelques mois », avait lancé, le 1er mars, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement. Maintenant, « on sait que les sept plaies d’Egypte, c’est nous », a ironisé Frédéric Souillot, le leader de FO. Le pouvoir en place « jette de l’huile sur le feu », enchaîne Cyril Chabanier, le président de la CFTC : « C’est de la provocation de nous parler d’esprit de responsabilité. »

« Intelligence collective »

L’intersyndicale est d’autant plus résolue à s’impliquer dans la bagarre qu’elle « attendait un signal » de la part de l’exécutif qui n’est jamais venu, comme l’explique François Hommeril, le numéro un de la CFE-CGC. « Nous avons indiqué dès le départ que notre engagement serait graduel », ajoute-t-il. Comme le camp d’en face reste arc-bouté sur son projet, les treize coalisés passent à la vitesse supérieure. « Le 7 mars, c’est LE jour pour se mobiliser ! Il faut tout donner pour que cette mobilisation soit encore plus réussie que les autres », martèle M. Berger.

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