« Pour une politique d’achats réparatrice »

0
19

Une directive européenne de 2014 oblige les entreprises à publier les impacts sociaux, sociétaux et environnementaux de leurs activités. Des déclarations extra-financières taxées d’écoblanchiment par les ONG depuis fleurissent.

La pratique consiste à améliorer l’image d’une entreprise en amplifiant les vertus écologiques et sociétales de son activité. Une nouvelle directive européenne, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) doit entrer en vigueur au 1er janvier 2024 pour harmoniser et améliorer la disponibilité et la qualité des données de durabilité des sociétés et limiter les déclarations inexactes ou présentées indûment sous un jour favorable.

Coûteux

L’écoblanchiment devrait donc être progressivement banni des rapports extra-financiers sous peine de pénalités pour les entreprises, et de dégradation de leur capacité d’emprunt et de leur image. De nouveaux modes opérationnels plus vertueux devraient se mettre en place.

Malheureusement, le traitement des sujets environnementaux et sociétaux qui ne sont pas soumis à des obligations légales est jugé coûteux. Comme le retour sur investissement de la mise en place de chaînes de valeur favorables à l’environnement est complexe à démontrer, les entreprises remettent souvent à plus tard le déploiement de pratiques plus vertueuses.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « En se situant à l’interface entreprise-société, la RSE place le souci de l’humain et de la planète dans le champ décisionnel des manageurs »

En ignorant les signaux faibles, elles peuvent se retrouver éclaboussées par un scandale. Certaines entreprises se retrouvent ainsi sommées de s’expliquer sur leurs agissements qui, bien que légaux, ne sont plus socialement acceptables.

Sous la pression de la CSRD, chaque maillon qui contribue au fonctionnement des chaînes de valeurs devrait devenir plus responsable. Le « scope 3 », l’un des trois niveaux d’émission de gaz à effet de serre établi par le protocole GHG (Greenhouse Gas) correspond aux émissions indirectes de l’entreprise produites par l’achat de biens et de services.

Plus grande collaboration entre fournisseurs et clients

Il revient ainsi aux fonctions achat de développer des méthodes d’achats régénératifs, du latin regeneratio, « retour à la vie ». Il s’agit d’un « renouvellement moral, amendement de ce qui était (…) altéré », selon le dictionnaire Larousse. L’objectif est de développer une politique d’achat réparatrice.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Il s’agit de savoir si l’entreprise veut contribuer à la stabilisation du monde et éviter ses dérives chaotiques, ou si elle veut continuer à s’abriter derrière les défaillances du marché »

Ces pratiques d’achat, inspirées de l’agriculture régénérative, consistent à appliquer une approche holistique pour restaurer l’environnement commercial et non agricole. L’objectif est de créer un écosystème plus vaste qui permette de développer une plus grande collaboration entre fournisseurs et clients. En mettant en commun leurs ressources, les entreprises qui développent les achats régénératifs vont au-delà de l’achat durable qui cherche seulement à maintenir sans dégrader.

Il vous reste 48.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici