Avoir une main-d’œuvre équilibrée entre les hommes et les femmes au sein d’une entreprise rapporte. C’est la conclusion d’une étude publiée, jeudi 2 novembre, par BlackRock, une société américaine de gestion d’actifs. Celle-ci s’est penchée sur quelque 1 200 entreprises de l’indice MSCI World, soit les principales sociétés cotées de vingt-trois pays développés.
Entre 2013 et 2022, celles qui avaient le ratio femmes-hommes le plus équilibré affichaient un rendement de 7,7 % par an en moyenne. C’est environ 2 points de plus que celles qui avaient un déséquilibre important en faveur des hommes (5,6 % en moyenne) ou que celles qui avaient un déséquilibre important en faveur des femmes (6,1 %). « En d’autres termes, c’est la diversité qui compte, plutôt que la domination des hommes ou des femmes », souligne l’étude.
Pour s’assurer de la robustesse de ses résultats, BlackRock a ensuite comparé les performances au sein d’un même pays, ou d’un même secteur, en fonction de l’équilibre entre les sexes. La conclusion est similaire, avec une surperformance pour les entreprises les plus équilibrées.
Zéro pointé pour l’Espagne, l’Italie et Israël
Malgré ces conclusions, qui devraient pousser à une meilleure équité, l’étude montre que la responsabilité au sein des entreprises reste fermement aux mains des hommes. A l’échelon le plus bas, parmi ces 1 200 entreprises, se trouvent 49 % de femmes, à quasi parité avec les hommes. Elles ne sont plus que 33 % pour les cadres intermédiaires, 29 % pour les cadres supérieurs, 18 % pour les hauts dirigeants et… 6 % pour les directeurs généraux. L’Espagne, l’Italie et Israël affichent un zéro pointé, avec aucune grande entreprise de ce panel dirigée par une femme. La Finlande, la Norvège et Singapour, avec plus de 15 % de femmes directrices générales, sont en tête du classement.
Ces conclusions devraient relancer le débat qui fait rage aux Etats-Unis sur les entreprises accusées d’être « woke ». Un courant de pensée proche du parti républicain accuse les chefs d’entreprise de trop s’intéresser aux questions de diversité, de gouvernance ou d’environnement, au détriment de la pure rentabilité financière. Cette étude vient plutôt lui donner tort.
L’enquête montre aussi qu’une entreprise qui travaille activement à rééquilibrer la diversité entre les sexes gagne en rentabilité. Ainsi, plus la durée des congés de maternité s’allonge, plus le rendement s’améliore.
Enfin, cette étude n’a été possible que parce que la régulation a changé ces dernières années, imposant de plus en plus aux entreprises de dévoiler la répartition femmes-hommes dans leur main-d’œuvre. Désormais, 80 % des sociétés de ce panel publient ces données, contre seulement un tiers il y a une décennie.