Pfizer s’offre la biotech Seagen pour 43 milliards de dollars

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Après avoir accumulé les milliards grâce aux ventes des vaccins contre le Covid-19, l’heure est à la dépense chez Pfizer. Le groupe pharmaceutique a annoncé, lundi 13 mars, la conclusion d’un accord pour le rachat de son compatriote américain Seagen pour un montant de 43 milliards de dollars (40,1 milliards d’euros). La rumeur de négociations entre les deux laboratoires bruissait depuis plusieurs semaines. Avec cette opération, l’industriel signe sa plus grosse acquisition depuis le rachat à 68 milliards de dollars de Wyeth en 2009.

« Nous acquérons la poule aux œufs d’or », s’est réjoui Albert Bourla, le patron de Pfizer. Fondé en 1997, Seagen est spécialisé dans la recherche et le développement de traitements anticancéreux. En pleine croissance, la société a réalisé 2 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2022, et prévoit une hausse de ses ventes de 12 % pour l’année 2023. La biotech installée à Bothell, dans l’Etat de Washington, est notamment réputée pour son expertise dans les anticorps conjugués.

Cette technologie prometteuse, dont les premières recherches cliniques remontent aux années 80, repose sur la combinaison d’un anticorps et d’une chimiothérapie. Conçu pour cibler spécifiquement la cellule cancéreuse, l’anticorps se faufile jusqu’à la tumeur et se fixe à la surface de cette dernière. Tel un cheval de Troie, il libère alors une dose de chimiothérapie qui va détruire la cellule malade. A l’inverse des chimiothérapies classiques, le médicament est programmé pour s’attaquer uniquement à la tumeur, évitant ainsi de détruire les cellules saines autour.

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L’oncologie, terrain privilégié des Big Pharma

Une douzaine de traitements utilisant cette technologie sont, à ce jour, approuvés par l’autorité de santé américaine, dont quatre sont commercialisés par la biotech. « L’ajout de la technologie ADC de Seagen, leader mondial, nous positionnera à l’avant-garde des soins innovants contre le cancer, et complète fortement notre portefeuille existant dans les tumeurs solides et les hémopathies malignes », observe Chris Boshoff, directeur du développement oncologie et maladies rares de Pfizer.

Le renforcement de Pfizer dans le cancer n’a rien d’un hasard. L’oncologie est devenue depuis plusieurs années le terrain de chasse privilégié des Big Pharma. En 2021, les ventes d’anticancéreux pesaient plus de 185 milliards de dollars (environ 182 milliards d’euros) dans le monde, selon le spécialiste des données de santé IQVIA. Elles devraient franchir le cap des 300 milliards de dollars d’ici à 2026.

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