La loi Climat et résilience prévoit l’entrée en vigueur le 1er janvier 2024 d’une étiquette environnementale – le futur « affichage environnemental » ou « éco-score » – dans le secteur de l’habillement.
C’est une très bonne nouvelle… si et seulement si les prochaines décisions et orientations techniques permettent de s’assurer que cet affichage environnemental serve réellement les objectifs initiaux : la réduction de l’impact de l’industrie de la mode, l’information précise et honnête du consommateur afin de l’engager à des achats plus responsables, l’encouragement des acteurs engagés afin de distinguer les bonnes pratiques du « greenwashing ».
Ce projet de réglementation est décisif pour l’avenir du secteur de la mode : le choix de la méthodologie d’évaluation de l’impact environnemental définit les futurs objectifs du secteur textile et la feuille de route de l’écoconception pour les marques et distributeurs.
Risque de « greenwashing »
Les orientations techniques, qui vont être décidées dans les prochains mois, doivent éviter tout risque de « greenwashing ». La communication aux consommateurs d’un impact environnemental doit être exacte – c’est-à-dire en lien avec les étapes et données réelles du cycle de vie du produit – et associée au véritable impact de chaque vêtement pour ainsi favoriser les acteurs les plus engagés et les meilleures pratiques.
La méthodologie officielle devra être adaptée aux enjeux environnementaux du secteur textile-habillement et aux objectifs des politiques publiques, comme la prise en compte de la biodiversité, des microplastiques ou de la durabilité… actuellement mal, voire pas du tout considérée par la méthode d’empreinte environnementale de produit (Product Environmental Footprint, PEF), préconisée par la Commission européenne. Plusieurs ONG et bureaux d’études ont déjà exprimé leurs inquiétudes face au PEF.
La méthodologie officielle devra pouvoir être déployée à grande échelle par les marques et distributeurs, grâce à une base de données commune, complète, qui ne favorise pas systématiquement un type de marques, de matières ou de produits (comme la « fast fashion » ou le « sportswear »).
Les modalités d’affichage devront inciter les marques à afficher l’impact de leurs vêtements, tout en permettant aux consommateurs d’accéder à des informations complémentaires enrichies, présentées sous un format différent ou plus détaillé, de nature à favoriser le report vers les produits générant le moins d’impact sur l’environnement, y compris des indicateurs complémentaires (par exemple l’impact social contextualisé, l’impact sur la santé, sur le bien-être animal…).
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