Matières Premières : « Pour le cuivre, c’est le Pérou »

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Le cuivre brille sur les marchés. Son cours est même repassé au-dessus de la barre des 9 000 dollars (8 500 euros) la tonne, mercredi 1er mars, sur le London Metal Exchange. Le métal rouge a commencé l’année en fanfare, retrouvant des niveaux qu’il n’avait plus atteints depuis juin 2022. Son rebond doit beaucoup à la mise au vert de la politique zéro Covid du gouvernement chinois.

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En 2022, le cours du cuivre a été porté à incandescence après la mise à feu de l’attaque russe sur l’Ukraine fin février. Le 7 mars, il a été propulsé à un record de plus de 10 700 dollars la tonne. Puis, au cours de l’été, l’ambiance s’est soudainement refroidie. Les investisseurs ont à nouveau ausculté la santé économique de la Chine, pays plus gros consommateur mondial de métaux. Or les mesures de confinement à répétition imposées par le gouvernement de Pékin grippaient son économie. Le cours a fondu, se rapprochant des 7 000 dollars la tonne.

Le changement de pied de Pékin en fin d’année 2022 a entraîné un rebond du métal rouge. Les marchés anticipent désormais un nouveau souffle de l’activité chinoise, misant sur un soutien étatique au secteur de l’immobilier, crucial mais fragilisé. Ils s’interrogent également sur l’état des stocks. Tout au long de 2022, les tensions sur l’approvisionnement énergétique ont été fortes, et les niveaux de production ont oscillé en Europe et en Chine.

Suspendu à un fil

D’autres éléments viennent alimenter les craintes d’un marché tendu, en particulier la situation au Pérou, deuxième producteur mondial derrière le Chili. La mine de cuivre de Las Bambas, exploitée par la société chinoise MMG, a suspendu ses activités, fin janvier, en raison des blocages routiers conduits par des manifestants. Sachant que le pays est en proie, depuis décembre 2022, à une vague de contestation, les opposants demandant la démission de la présidente, Dina Boluarte.

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Début février, l’activité d’une autre mine, détenue par l’entreprise péruvienne Buenaventura, était partiellement suspendue. Des événements qui n’ont pas manqué d’échauffer les esprits dans les salles de marché. Pour le cuivre, c’est le Pérou…

Autre point de crispation au Panama, où le gouvernement a entamé, depuis plusieurs mois, un bras de fer avec le géant minier canadien First Quantum Minerals, qui extrait près de 300 000 tonnes de concentré de cuivre par an de la mine de Cobre Panama. L’Etat voudrait accroître les redevances versées dans ses caisses. Le groupe minier a annoncé, en février, la mise sur pause de ses activités, pour faire monter la pression. Un accord serait en vue.

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