« Les transports publics peuvent et doivent devenir l’emblème d’une transition écologique massifiée et planifiée »

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A l’heure de l’urgence climatique et de la réduction de nos dépendances à la voiture individuelle, les transports en commun sont une solution évidente. Qu’ils soient urbains, périurbains ou ruraux, ces services publics de première nécessité peuvent et doivent devenir l’emblème d’une transition écologique massifiée et planifiée. Las, de larges pans du territoire en sont toujours privés.

Au sein même des grandes agglomérations, les inégalités de desserte sont criantes, les attentes considérables. Or, pour y répondre, les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) que nous présidons sont loin de disposer des ressources nécessaires. Au contraire, leurs finances sortent fragilisées de la pandémie de Covid-19, puis du choc d’inflation de 2022.

Face à la situation, nous avons pourtant choisi d’activer toutes les marges de manœuvre dont nous disposions. Certains projets ont été révisés au crible de la frugalité. Les contributions directes des collectivités territoriales ont été largement relevées. Le prix des billets et des abonnements a lui aussi été revu à la hausse, tout en veillant à préserver les publics fragiles des effets de l’inflation. Le versement mobilité, enfin, a été porté au seuil maximal au sein de nos ressorts territoriaux.

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Renforcer la desserte et le maillage

Pour aller plus loin et répondre aux besoins d’investissement, il convient désormais d’explorer de nouvelles pistes de financement. Les récentes annonces d’Elisabeth Borne en faveur du financement de la transition écologique laissent augurer d’un soutien direct de l’Etat, ce dont nous nous félicitons. Début 2022, le Groupement des autorités responsables de transport (GART), l’association regroupant les AOM de France, évaluait le besoin à environ un milliard d’euros par an pour le développement des transports collectifs urbains hors Paris, pour maximiser l’effet de levier sur la dynamique des projets d’investissements locaux. Cela ne suffira pas.

La piste du déplafonnement et de la modulation du versement mobilité est immédiatement disponible. Elle se justifie d’autant plus que, peu à peu, certaines communes ou quartiers de nos agglomérations bénéficient d’un maillage en lignes fortes (métro, tramway, bus à haut niveau de service) comparable aux standards parisiens. La desserte de Paris et de l’Île-de-France a d’ailleurs elle-même nettement progressé ces dernières années. Il reviendrait ainsi aux AOM, en concertation avec les employeurs assujettis au versement mobilité, de définir les territoires où un taux supérieur aux plafonds actuels se justifie, et ceux vers lesquels les ressources dégagées doivent être affectées en priorité pour renforcer la desserte et le maillage en transports collectifs.

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