Le grand boom des fonds obligataires à échéance

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L’année 2022 n’a pas été favorable aux obligations. Ces titres de dette émis par des Etats ou des entreprises offrent une rémunération fixée lors de l’émission de l’emprunt. Or, ces dernières années, les emprunteurs pouvaient se financer à très bas coût sur les marchés. Cela a changé en 2022, avec la remontée des taux d’intérêt initiée par la Banque centrale européenne. Résultat : les émetteurs ont dû offrir des rémunérations plus élevées pour attirer les investisseurs. Et les anciens titres, mal payés, ont vu leur valeur dégringoler.

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Après la pluie, le beau temps. Les gérants obligataires retrouvent le sourire, puisque les obligations reprennent le chemin du rendement, et redeviennent donc attractives. Actuellement, les entreprises paient, selon leur qualité, entre 4 % et 8 % par an pour emprunter à cinq ans sur les marchés. Les grandes entreprises très solides, bien évaluées par les agences de notation (catégorie « investment grade » ou « investissement »), sont dans le bas de la fourchette quand les petites sociétés déjà fortement endettées (catégorie « high yield » ou « haut rendement ») doivent proposer un taux supérieur.

Tous les supports obligataires profitent de la nouvelle donne. Pour surfer sur cette tendance, depuis quelques mois, les sociétés de gestion multiplient les créations de fonds à échéance. Pour l’épargnant, la démarche est assez proche d’un investissement en direct dans des obligations, alors même que ce marché ne lui est pas accessible. Le principe est le suivant : les fonds obligataires sont créés avec une durée de vie limitée, la plupart arrivant à terme entre fin 2026 et fin 2028.

« Le gérant constitue un portefeuille d’obligations dont l’échéance correspond à celle du fonds. Si aucune obligation ne fait défaut, vous récupérez votre mise de départ et les intérêts en fin de vie du produit, explique Stefan de Quelen, directeur général de Meilleurtaux Placement. On peut sans difficulté espérer un rendement de 4 % à 5 % net de frais. » L’objectif de rendement est souvent communiqué lors de la commercialisation du fonds.

Visibilité sur la performance

Un défaut ne peut cependant être exclu. Cela arrive lorsqu’un émetteur n’est pas en capacité de rembourser ce qu’il doit. « Or la période est délicate, car la conjoncture économique se dégrade et les taux de défaut vont augmenter », prédit Andy Bussaglia, fondateur de Mon bureau patrimonial.

Pour limiter ce risque, les gérants sélectionnent avec soin les titres dans lesquels ils investissent, se concentrant sur des entreprises qu’ils estiment capables de rembourser leur dette en temps et en heure. En outre, ils achètent un grand nombre de titres, souvent plus de cent, ce qui leur permet de minimiser l’impact de la perte si un émetteur fait défaut.

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