Le gouvernement renonce à son « panier anti-inflation » et laisse la main aux distributeurs

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Avant même d’en avoir ébauché le prix et le contenu, le gouvernement semble avoir définitivement abandonné son projet de « panier anti-inflation », uniforme et commun à toutes les enseignes. L’idée avait été lancée dès décembre 2022 par la ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, pour garantir des prix bas sur une sélection de produits de grande consommation, et ainsi protéger les plus fragiles de la forte hausse des prix de l’inflation, supérieure à 14 % sur un an en février.

Dès le 2 mars, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, paraissait tirer un trait sur tout panier imposé aux distributeurs par Bercy. « Je suis favorable à un dispositif qui touche tous nos compatriotes, toutes les classes moyennes, tous les Français », assurait-il au Salon de l’agriculture. Mais « tout ne peut pas être payé par l’Etat », prévenait-il aussitôt, invitant distributeurs et industriels à « faire leur part du chemin ».

Lire aussi : Bloquer les prix de certains produits de consommation pour lutter contre l’inflation : une bonne façon d’aider les plus pauvres ou une fausse bonne idée ?

Les grandes enseignes l’ont entendu. Opposée à un « panier » décidé par l’Etat, chacune décline son offre pour limiter les coups portés par l’inflation au portefeuille. « Nous avons trouvé un très bon accord avec le ministre [Bruno Le Maire] (…). Il a décidé de laisser à chacun la liberté de définir les opérations de son choix », acte dimanche le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, dans Le Journal du dimanche.

Trois « paniers anti-inflation »

Le patron a dessiné, dans l’hebdomadaire, les contours de son propre panier de deux cents produits « à prix bloqués », proposé du 15 mars au 15 juin : une centaine d’aliments qualifiés de « sains » et autant de biens du quotidien, comme la lessive ou les couches pour bébé. Un effort d’investissement de plusieurs dizaines de millions d’euros, selon Alexandre Bompard, qui prévoit un « niveau de l’inflation alimentaire à deux chiffres jusqu’à cet été ».

Dimanche, le groupe Intermarché a, lui aussi, promis son « panier ». Cinq cents références, cette fois : quatre cent soixante-dix de ses propres marques et trente produits frais des rayons traditionnels (fruits, légumes, poisson…). Une campagne publicitaire « accrue » est prévue.

Avant Carrefour et Intermarché, leur concurrent Système U avait été le premier à promettre son panier, « cent cinquante produits à prix coûtant » et pour une « durée indéterminée ». Un « grand succès », se targuait son président, Dominique Schelcher, sur Radio Classique dès le 21 février : les ventes des produits ciblés auraient progressé de 20 %.

Le Monde avec AFP

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